Gecina, la force tranquille
Au moment où la crise sanitaire rebat les cartes dans tous les secteurs, cet acteur majeur de l’immobilier de bureaux et résidentiel en France peut compter sur son bilan très solide et un patrimoine de premier ordre pour amortir les inévitables turbulences sur les loyers.

Trois ans après l’absorption d’Eurosic, opération de croissance externe qui lui a permis de grimper à la quatrième place des foncières en Europe, Gecina apparaît plus solide que jamais. Son taux d’occupation avoisine les 95%, ce qui est une très bonne performance au regard du renouvellement du portefeuille induit par les livraisons récentes. Autre élément rassurant : sa structure financière est parmi les plus solides de la profession. Au 31 décembre 2019, l’endettement net ne représentait que 34% de la valeur des actifs (soit peu ou prou les mêmes niveaux qu’avant l’acquisition d’Eurosic), contre une moyenne de 40% pour les comparables. A ce faible passif s’ajoute une grande souplesse financière permise par l’importance des lignes de crédit non tirées (4,5 milliards d’euros), lesquelles permettent de couvrir l’intégralité des échéances de remboursement jusqu’à la fin de 2023. Côté patrimoine, Gecina n’est pas mal loti avec un portefeuille d’actifs d’une valeur de 20 milliards aujourd’hui, en majorité composé de bureaux (1,66 million de mètres carrés), principalement à Paris, le Croissant Ouest de la capitale et La Défense, le solde s’articulant entre les logements en Région parisienne (6000 logements) et les résidences étudiantes (3200 lits). La stratégie du groupe est axée sur la centralité : les meilleurs emplacements sont visés. Pour créer de la valeur, la foncière dirigée par Méka Brunel mise aussi sur la rotation du portefeuille. C’est ainsi que, en 2019, les cessions ont portée sur 1,2 milliard d’euros, avec une prime moyenne de l’ordre de +12% sur les dernières valeurs à fin 2018. Il s’agissait en majorité d’actifs hérités d’Eurosic, non stratégiques.
Une décote trop élevée au regard des réserves de croissance
En parallèle de ces ventes, réalisées dans des conditions très favorables, les livraisons et commercialisations sont allés bon train, permettant aux indicateurs financiers de poursuivre leur progression. A partir de revenus locatifs de 673 millions d’euros, en hausse de 2,4% à périmètre constant, le résultat net récurrent a augmenté de 5,7% à données comparables, à 438 millions. Quant à la valeur actualisée du patrimoine après déduction de l’endettement (l’Actif Net Réévalué), il a bondi de 8,8% pour atteindre 175,8 euros par action. Avec la crise sanitaire, ces repères ne sont hélas plus complètement valables. La vacance va logiquement augmenter dans les bureaux et les risques d’impayés ne sont pas négligeable. Une période de vaches maigres se dessinent, ce qui ne semble pas effrayer les dirigeants de Gecina, malgré la décision de réduire légèrement le dividende à 5,30 euros et la suspension des objectifs pour 2020. Mais Paris sera toujours Paris, les besoins de bureaux de qualité (et de services associés) toujours prégnants, et les opportunités nombreuses. Même en tablant sur une stagnation de l’Actif Net Réévalué dans les deux prochaines années, le cours de bourse actuel, décoté de 37% sur cet indicateur, semble très attrayant. A toutes fins utiles, on rappellera l’ampleur des gisements de croissance : Gecina dispose d’un « pipeline » de projets de développement engagés ou devant l’être prochainement devrait générer des revenus locatifs nets supplémentaires de l’ordre de 130 à 140 millions d’euros par rapport au revenus locatifs publiés à fin 2019. Sans oublier le potentiel de monétisation du pôle résidentiel, désormais filialisé, et dont le patrimoine atteint 3 milliards.
Notre conseil : Gecina constitue une piste attractive en fond de portefeuille. Achetez à 110 euros pour viser un premier objectif à 125 euros. Code Isin : FR0010040865.
Conseils sur Gecina
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Gecina : encore du potentiel
Grâce à la progression de ses loyers permise par les clauses d’indexation et l’effet de réversion positif sur les nouveaux baux, la foncière a relevé ses objectifs de résultats pour cette année. Le rendement et la décote élevés laissent encore un potentiel de revalorisation au titre.

Gecina, de la qualité mal récompensée
Malgré un patrimoine prestigieux et l’un des bilans les plus solides de son secteur, la foncière subit un traitement boursier sévère alors que la décote sur l’actif net réévalué atteint 37% et que le titre offre un rendement de 6%.

Gecina, un traitement trop sévère
2023 a sans doute marqué un bas de cycle avec une dépréciation de 10,6% de la valeur des actifs de cette foncière de bureaux parisiens loués à près de 94%. La perspective d'un assouplissement de la politique monétaire de la BCE devrait permettre une réduction de la décote de l'action actuellement de 36% par rapport à la valeur du patrimoine (après déduction des dettes).

Gecina pour miser sur une réduction de la décote
Le reflux du titre de cette foncière de bureaux parisiens offre une opportunité de revenir sur ce dossier de qualité peu endettée et appelé à profiter du pivot des banques centrales sur leur politique monétaire. La décote de 40% par rapport à la valeur du patrimoine (après déduction de l'endettement) devrait logiquement diminuer.