L’introduction en Bourse d’Antin, une opportunité?
Créé en 2007, cette société de capital investissement spécialisée dans les infrastructures souhaite lever 350 millions d’argent frais pour accélérer son développement.

Fondé en 2007 par Alain Rauscher et Mark Crosbie, Antin Infrastructrure Partners, qui emploie 140 personnes réparties entre Paris, Londres et New York, est une société de capital investissement spécialisée dans le segment très recherché des infrastructures dans le domaine des transports, de l’énergie, de l’environnement, des télécoms et des infrastructures sociales. Un marché à fort potentiel estimé à 670 milliards d’euros sur lequel Antin a déjà acquis une solide expérience au travers du lancement d’une série de six fonds Flagship Larg Cap (fonds de taille importante sur des infrastructures conséquentes) en parvenant à lever 14,4 milliards d’euros depuis 2008. Il vient également de démarrer une série de fonds mid cap (fonds de plus petite taille ciblant des actifs moins importants) avec un premier fonds doté de 2,2 milliards. Au total, Antin Infrastructure gère un portefeuille d’actifs de 19,9 milliards composé de prises de participation majoritaires dans 28 entreprises d’infrastructure. Le business model est assez simple puisque le chiffre d’affaires se compose à 97% des frais de gestion de 1,4% prélevés annuellement sur les fonds d’investissement et les charges sont assez prévisibles et intègrent pour 75% les frais de personnels. Compte tenu de la forte montée en puissance de la société entre 2010 et 2020, son chiffre d’affaires a connu une croissance attractive de 25% par an avec une marge brute d’exploitation de 73% et un taux de rentabilité interne de 24%.
Les co-fondateurs souhaitent céder des titres pour 220 millions
Alors pourquoi Antin Infrastructure souhaite entrer en Bourse? Pour renforcer sa stratégie de flagship large cap, accélérer le développement des fonds mid cap et lancer des fonds NexGen dédiés à la transition énergétique, à la transformation environnementale, à la mobilité verte et la digitalisation. Jusqu’au 22 septembre, le groupe propose ainsi de souscrire à une augmentation de capital de l’ordre de 385 millions sur la base d’un prix médian de 22 euros (fourchette de 20 à 24 euros). Parallèlement, les co-fondateurs Alain Rauscher et Mark Crosbie en profiteront pour céder un bloc de 10 millions d’actions (6,3% du capital avant l’opération) pour un montant de 220 millions, ce qui ne sera pas forcément bien vu des investisseurs. Au total et compte tenu d’un nombre d’actions de 175 millions après la levée d’argent frais, Antin Infrastructure pourrait disposer d’une capitalisation boursière de l’ordre de 3,85 milliards sur la base d’un prix médian de 22 euros. L’exercice en cours devrait être pénalisé par 16 millions de coûts de transaction non récurrents liés à l’offre. Le groupe table ainsi sur une baisse de son excédent brut d’exploitation à 92 millions (contre 132 millions l’an dernier) et sur un bénéfice net de 60 millions (contre 93 millions en 2020). Son objectif est de dégager une marge brute d’exploitation de 70% à l’horizon 2023 et de faire croître chaque année le dividende versé aux actionnaires en deux fois. Des perspectives attrayantes mais compte tenu du peu d’appétit du marché pour les introductions en Bourse depuis le printemps et d’un environnement moins porteur, nous préférons attendre le déroulement de l’opération et les premiers pas en Bourse de l’action prévus le 24 septembre avant éventuellement de s’intéresser au dossier.
Notre conseil : ne pas souscrire à l’introduction en bourse d’Antin Infrastructure Partners (code : FR0014005ALO).