Lacroix, c’est grave?
Confronté à l’aggravation de la pénurie de composants électroniques, cette affaire familiale spécialisé dans la gestion d’ecosystèmes de vie intelligents a été contraint de réviser en baisse ses objectifs de rentabilité pour cette année. Un avertissement sanctionné au prix fort.

C’est la faute à pas de chance pour les actionnaires de Lacroix (dont la famille Bedouin qui contrôle 70% du tour de table) qui ont participé en juillet à l’augmentation de capital de 44,3 millions à un prix de 41,65 euros. Le titre de cette affaire familiale spécialisée dans la construction et la gestion d’écosystèmes de vie intelligents destinés à la voirie intelligente, à l’environnement et à l’industrie (automobile, domotique, santé, avionique) a lourdement chuté la semaine dernière. Au point de nettement refluer sous le prix de 41,65 euros retenu pour l’appel au marché. Même si en participant à cette levée de fonds, les investisseurs et la famille Bedouin s’inscrivent dans une démarche à long terme destinée à faire de Lacroix un leader européen des solutions connectées et sécurisées avec l’ambition à l’horizon 2025 d’atteindre 800 millions de chiffre d’affaires et une marge brute d’exploitation de 9%, l’effondrement du titre brise la bonne dynamique observée jusque là.
Un manque de visibilité sur la fin de la pénurie de composants électroniques
En cause, le groupe a été contraint d’abaisser son objectif de rentabilité brute d’exploitation pour cette année. Initialement espérée à plus de 6,5% (le consensus de marché était à 6,6%), la marge est désormais anticipée dans une fourchette comprise entre 5,8% et 6,1% à partir d’un chiffre d’affaires confirmé de 500 millions. La faute à l’aggravation depuis le mois de septembre de la pénurie de composants électroniques qui désorganise les chaines de production de la branche « électronics » destinée à servir les différents métiers de l’industrie. Malgré un effet volume moins important, les hausses de prix passées aux clients pour répercuter l’inflation des composants permettent au groupe de viser les 500 millions de facturations. C’est dommage car Lacroix avait bouclé un premier semestre encourageant. Même si l’excédent brut d’exploitation de 14,9 millions s’est révélé légèrement inférieur aux attentes, il s’est inscrit en progression par rapport à son niveau d’avant crise et fait ressortir une amélioration de 0,6 point de la marge à 5,8%. Dans le détail, la branche city (voirie intelligente) est redevenue rentable au niveau de l’excédent brut d’exploitation, la division « électronics » a vu sa marge progresser grâce à la répercussion de l’inflation des composants sur les prix de vente tandis que la filière environnement (gestion de l’eau et de l’énergie) a maintenu un très haut niveau de profitabilité malgré un effet de base plus exigeant. Pour l’ensemble de l’exercice, le consensus recueilli par Factset table sur une stabilité de l’excédent brut d’exploitation par rapport à un niveau d’avant crise (30 millions) et du bénéfice net à 11,7 millions pour un chiffre d’affaires de 502 millions. Pour 2022, les deux premiers indicateurs sont attendus à 36 et 14,3 millions à partir d’un volume de facturations de 536 millions. Des hypothèses valorisées à 15,4 et 12,6 fois, ce qui n’est pas spécialement cher mais il convient à notre sens de rester prudent sur Lacroix face au manque de visibilité sur la fin de la pénurie des composants électroniques. Raison pour laquelle nous préférons rester à l’écart du titre.
Notre conseil : restez à l’écart de Lacroix (code : FR0000066607)
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Lacroix : un repositionnement mal valorisé
Désormais recentré sur les équipements électroniques et l’environnement, le groupe devrait retrouver une dynamique plus favorable à partir du deuxième semestre. Le titre semble excessivement sanctionné au regard du repositionnement effectué et des éléments du bilan.

Lacroix : le plus dur est passé
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Lacroix : l’activité signalisation en passe d’être vendue
Le spécialiste des équipements électroniques et des solutions connectées pour la gestion d’infrastructures critiques, de l’eau et de l’énergie est sur le point de céder son activité historique de signalisation routière, peu dynamique et peu rentable. L’opération devrait contribuer à l’amélioration des marges.

Lacroix : une sanction bien sévère !
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