GTT bientôt libre
Engie profite (à tort) de l’engouement actuel pour le gaz naturel liquéfié pour reclasser sur le marché un autre bloc de 9% du capital de GTT. Il ne lui reste plus qu’une participation de 11% à vendre. L’action GTT est quasiment libérée de la pression baissière que faisait peser la volonté de sortie d’Engie. Une excellente nouvelle.

Le reclassement par Engie d’un bloc supplémentaire de 9% de titres GTT sur le marché à un prix de 90 euros est quasiment passé inaperçu et c’est une excellente nouvelle dans sur un marché du GNL en plein boom depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine. Les états et les entreprises prennent conscience de la nécessité de diversifier leurs sources d’approvisionnement et de verdir les mix-énergétiques, ce qui entraîne des besoins colossaux en matière d’infrastructures (terminaux de regazification ou méthaniers pour transporter le GNL). Un signe ne trompe pas : l’action GTT a clôturé hier sur un repli limité de 1,9% à 95,35 euros proches de ses meilleurs niveaux. Il reste encore à Engie à se débarrasser d’un solde résiduel de 11% de titres GTT pour libérer l’action de ce leader mondial de la conception de systèmes de confinement à membranes cryogéniques utilisés pour le transport maritime et le stockage de GNL de la pression baissière que le groupe français avait placé sur sa filiale depuis l’automne 2020 et l’annonce de son souhait de sortir du tour de table de GTT. En mai 2021, un premier bloc de 10% de titres avait été cédé au plus bas à 67 euros suivi un mois plus tard de l’émission pour 290 millions d’une obligation convertible remboursable en actions GTT au prix de 78,25 euros. Après le reclassement de 9% du capital hier, Engie sera libre de sortir dans 90 jours.
200 millions de trésorerie nette et une marge nette supérieure à 50%
De quoi permettre au titre GTT de retrouver son plein potentiel et d’être enfin apprécié sur la base de ses fondamentaux. Déjà excellente en fin d’année dernière avec un carnet de commandes record équivalent à 795 millions de chiffre d’affaires à délivrer sur la période 2022-2025, la visibilité devrait encore augmenter avec le conflit et la nécessité des états de réduire leur dépendance énergétique à la Russie. Depuis le début de l’année, GTT connait une dynamique commerciale exceptionnelle avec déjà 21 projets de méthaniers remportés en à peine un trimestre. Le bureau de recherche de Portzamparc évalue les besoins à 400 méthaniers sur les dix prochaines années. Rappelons que GTT n’a pas d’équivalent dans le monde. Il est en situation de monopole pour l’équipement des cuves des navires neufs et dispose d’une part de marché de 80% pour la rénovation d’unités existantes. En tant que société d’ingénierie, le groupe dispose d’une structure de coûts fixes lui assurant une rentabilité après impôt record de plus de 50%. Autre atout, peu gourmand en capital, son métier lui permet de reverser plus de 80% de ses profits à ses actionnaires et d’avoir une trésorerie nette importante à son bilan de 203,8 millions d’euros. Seul bémol à court terme, 19% de son carnet de commandes est exposé directement ou indirectement à la Russie sans que l’on sache très bien si ces projets seront abandonnés sous la pression médiatique. Le bureau de recherche de Portzamparc anticipe un décalage dans la reconnaissance du chiffre d’affaires. En attendant, l’exercice 2022 sera encore impacté par un ralentissement de la dynamique commerciale observé en 2020 avant que les perspectives de croissance accélèrent à partir de 2023. A 18,9 et 17,3 fois les profits estimés pour 2023 et 2024, le titre n’est pas cher au regard de la trésorerie de la société, de sa rentabilité et du rendement servi (4,3% en 2023).
Notre conseil : achetez GTT à 90 euros (code : FR0011726835) pour viser un objectif de cours de 110 euros.