Orapi, quel potentiel?
Boosté par la pandémie, le titre de cette affaire familiale spécialisée dans la fabrication et la distribution de solutions pour l’hygiène et la maintenance industrielle connaît un atterrissage difficile. A moyen terme, les objectifs sont ambitieux.

Monté jusqu’à 11,30 euros au plus haut le 26 janvier au plus fort de la crise du covid, le titre Orapi a depuis abandonné plus de la moitié de sa valeur pour revenir autour de 5,20 euros. Fondé en 1968 par Guy Chiffot, son premier actionnaire avec 35,16% du capital, ce fabricant et distributeur de produits d’hygiène et de maintenance, qui s’adresse à 2 millions d’utilisateurs situés dans plus de 150 pays et présents sur les secteurs aussi divers que l’industrie, le transport, les loisirs, les collectivités ou la santé, doit gérer l’après-pandémie et trouver de nouveaux relais de croissance. Le covid s’est révélé une aubaine pour Orapi, lui permettant grâce à ses produits désinfectants (gel hydroalcoolique) de réaliser un exercice record en 2020 avec un résultat net largement positif de 9,2 millions (contre une perte de 3 millions en 2019) pour un chiffre d’affaires de 267,5 millions (263,2 millions après cession de la filiale PHEM) et une marge brute d’exploitation de 12,4% (contre 6,3% en 2019). Avec l’aide du fonds d’investissement Kartesia, le groupe en a également profité pour restructurer son bilan et disposer d’une structure financière plus équilibrée (avec un endettement net estimé fin 2022 à 37 millions et des fonds propres de 61 millions). 2021 a été une année de transition marquée par le ralentissement des ventes liées au covid. Le chiffre d’affaires a ainsi retrouvé son niveau d’avant la crise sanitaire (226,6 millions contre 230,4 millions en 2019 après retraitement de la cession de la filiale PHEM) mais avec une rentabilité améliorée (8,7% contre 6,3% en 2019). La performance traduit un effort sur la structure de coûts avec une réduction des charges externes et des frais de personnel par rapport au haut de cycle de 2020.
Une feuille de route ambitieuse à l’horizon 2025
Les six premiers mois de l’année ont vu Orapi renouer avec une dynamique positive de son chiffre d’affaires. Toujours affecté par la décroissance des produits désinfectants contre le covid (-35% sur la même période un an auparavant), le groupe a pû passer des hausses de prix et a remporté plusieurs contrats auprès de la SNCF et Domitys et des référencements chez Leclerc et Grand Frais. D’un montant de 119,1 millions, les ventes ont ainsi augmenté de 4,8% en comparable. Reste à savoir si les revalorisations tarifaires seront suffisantes pour préserver les marges. Rendez-vous est donné le 15 septembre pour découvrir les comptes du premier semestre. Le groupe maintient à ce stade la perspective d’un résultat net positif cette année. A plus long terme, la stratégie axée sur l’innovation de solutions toujours plus respectueuses de l’empreinte environnementale est destinée à pérenniser une dynamique interne de 5% par an des ventes à l’horizon 2025 en réalisant 10% du chiffre d’affaires sur des nouveaux produits dont la moitié doivent être « écologiques ». Le groupe entend également maintenir une rentabilité brute d’exploitation d’au moins 8%. Dans l’immédiat, le consensus de marché anticipe pour cette année un excédent brut d’exploitation de 18,3 millions et un bénéfice net de 2,9 millions pour un chiffre d’affaires de 234,8 millions. Pour 2023, ces trois indicateurs sont espérés à respectivement 20,6 millions, 4,2 millions et 244 millions. Des hypothèses valorisées à 12,2 et 8,2 fois, ce qui n’est pas très cher. Malgré tout, Orapi doit montrer sa capacité à délivrer sa feuille de route ambitieuse dans un environnement inflationniste guère facile. Raison pour laquelle la prudence s’impose.
Notre conseil : restez à l’écart d’Orapi (code : FR0000075392).