Bureau Veritas, l’amélioration de la marge loin d’être acquise
Déjà pénalisé au deuxième trimestre par la politique de tolérance zéro covid en Chine, ce leader mondial de l’évaluation et de la certification aura sans doute du mal à améliorer sa rentabilité.

C’est le 26 octobre que Bureau Veritas dévoilera son chiffre d’affaires du troisième trimestre. L’enjeu de la publication ne réside pas dans la dynamique de croissance de l’activité de ce leader mondial des prestations d’évaluation de conformité et de certification appliquées aux domaines de qualité, de sécurité, de santé ou d’environnement. Le consensus de marché n’attend pas en effet de rupture de tendance avec la première partie de l’année. La croissance organique des revenus était ressortie à 6,5% au premier semestre et les anticipations du consensus des analystes financiers se situent à +5,5% pour le troisième trimestre. Compte tenu de l’avance prise sur les neuf premiers mois (de l’ordre de + 6%) et d’une base de comparaison peu exigeante sur la fin de l’année, le groupe devrait sans difficulté confirmer son ambition visant sur l’ensemble de l’exercice à faire croître ses facturations de l’ordre de 5% en comparable (+6,1% estimée selon le marché). En revanche, l’objectif d’améliorer parallèlement la marge opérationnelle courante ajustée s’avère plus « challenging » selon le bureau de recherche de Société Générale et c’est la raison pour laquelle la publication du 26 octobre sera surveillée avec attention. Le groupe part avec un certain retard puisque sa rentabilité opérationnelle courante ajustée s’était effritée de 0,38 point au premier semestre à cause des effets de la crise sanitaire en Chine, un pays important pour Bureau Veritas.
La Chine, un gros marché pour le groupe
Il y réalise 15% de son chiffre d’affaires. Pour ce qui concerne le segment des biens de consommation ou le groupe est très exposé en République Populaire (la moitié de ses revenus), il était parvenu à gérer les périodes de confinement imposées à Shanghai ou Shenzhen en envoyant les échantillons à expertiser dans d’autres villes ou pays frontaliers. En revanche, les solutions n’étaient pas aussi simples sur les activités de bâtiment et infrastructures sur lesquelles la Chine contribue pour 30% des facturations à travers des infrastructures de transport. Fin juillet lors de la publication des comptes semestriels, le groupe espérait une normalisation de la situation au troisième trimestre mais la politique de tolérance zéro covid a continué d’être strictement appliquée sans amélioration notable sur la maîtrise de la pandémie. Les experts de Société Générale se montrent un peu plus optimistes que le consensus de marché en anticipant un léger progrès de 0,1 point de la marge de Bureau Veritas sur l’ensemble de l’exercice (contre une stabilité estimée pour le marché). Pour autant, la visibilité demeure avec selon les projections une progression attendue pour cette année et 2023 du résultat opérationnel à 870 et 920 millions (contre 802 millions en 2021) pour un chiffre d’affaires de 5,55 et 5,85 milliards (contre 4,98 milliards l’an dernier). Quant au bénéfice net, il pourrait s’élever à 529 et 558 millions (contre 481 millions un an auparavant). Des hypothèses valorisées à 20,6 et 19,5 fois, ce qui n’est pas très cher au regard de la moyenne de long terme de 22,6 fois observée sur la période 2010-2021.
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