Vallourec : sur la bonne voie
Le fabricant de tubes pour l’industrie pétrolière continue à redresser sa rentabilité grâce à des hausses de prix tout en poursuivant son désendettement. Un nouveau saut de rentabilité est attendu l’an prochain après l’arrêt de la production en Allemagne.

Le redressement des comptes de Vallourec tranche avec le parcours boursier décevant depuis le début de l’année (baisse de 8% malgré le sursaut intervenu après la publication des comptes du premier trimestre) qui résulte d’une certaine corrélation avec les cours du pétrole. L’histoire du fabricant de tubes sans soudure pour l’industrie pétrolière mériterait pourtant de se dissocier de l’évolution des prix du baril puisqu’elle repose sur une profonde restructuration qui commence à porter ses fruits. En témoigne le violent rebond de 46% du chiffre d’affaires observé au premier trimestre (1,33 milliard d’euros), porté essentiellement par la bonne tenue des volumes et surtout les hausses de prix (+26%) dans les tubes pour le pétrole, tandis que la mine de fer de Pau Branco au Brésil qui avait été très affectée par des pluies exceptionnelles en janvier 2022 retrouve progressivement son rythme de croisière avec une production de 1,5 million de tonnes de minerai de fer contre seulement 0,1 million de tonnes un an plus tôt. En conséquence, le résultat brut d’exploitation du groupe a quasiment quintuplé sur le trimestre pour atteindre 320 millions d’euros, avec un impact très positif sur la génération de trésorerie disponible (+147 millions d’euros contre -230 millions un an plus tôt) et donc sur la dette qui passe de 1,1 milliard à 1 milliard en un an.
Cette tendance favorable devrait se maintenir au deuxième trimestre malgré la baisse séquentielle modérée des prix attendue aux Etats-Unis, grâce à la poursuite des revalorisations sur les autres marchés. Vallourec va toutefois encore subir l’effet des investissements et des coûts liés au transfert de sa production de l’Allemagne vers le Brésil. L’arrêt total de de la production en Allemagne est prévue pour la fin de cette année et ce n’est qu’ensuite (deuxième trimestre 2024) que le groupe récoltera pleinement les fruits du plan New Vallourec qui vise à générer 230 millions d’euros de résultat brut d’exploitation annuel additionnel et environ 20 millions de réduction des dépenses d’investissement. En attendant la direction confirme pour 2023 les objectifs annoncés en début d’année prévoyant une amélioration du résultat brut d’exploitation par rapport à 2022 en tenant compte d’une baisse de résultats au deuxième semestre lié à la baisse des prix aux Etats-Unis. Elle confirme aussi une réduction de la dette et une génération de trésorerie positive.
Désendettement total en 2025
Le bilan qui a été le point faible de Vallourec pendant de nombreuses années connait une belle amélioration puisque la dette nette ne représente plus que 54% des fonds propres contre 65% en fin d’année dernière et la direction semble assez confiante dans son objectif de la faire totalement disparaitre en 2025 en vue de rendre le groupe beaucoup plus résilient en bas de cycle. Une évolution saluée par l’agence S&P qui a récemment relevé la note de crédit long terme de Vallourec de B+ à BB-. Pour l’heure, la feuille de route apparait crédible puisque malgré le récent reflux des cours du pétrole, la demande des clients reste soutenue, notamment de la part des compagnies pétrolières nationales au Moyen-Orient et des clients d l’hémisphère Est.
En bourse, l’action Vallourec ne capitalise que 5 fois les profits attendus l’an prochain (520 millions d’euros), ce qui n’est pas très cher sauf si l’on pense que 2025 marquera le pic du cycle pétrolier, ce que semble anticiper le consensus des analystes financiers dans ses prévisions avec un reflux des bénéfices attendu à partir de 2026. D’ici là, Vallourec aura malgré tout retrouvé beaucoup plus de flexibilité avec le recentrage de sa production de tubes essentiellement au Brésil et aux Etats-Unis, et se sera complètement désendetté.
Notre conseil : le titre réagit plus aux évolutions des cours du pétrole qu’aux résultats qui se redressent pourtant de belle manière. Il reste spéculatif mais encore à des cours d’achat pour les investisseurs dynamiques qui peuvent viser un rebond vers 15 euros à un horizon de 18 mois. Code Isin : FR0013506730.