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Forvia, jusqu’où la chute du titre?

Malgré la publication de comptes annuels en ligne, voire même un peu supérieurs aux attentes, le titre de cet équipementier automobile a perdu près d’un quart de sa capitalisation boursière en deux séances. L’annonce d’un vaste plan de restructuration en Europe pour résister à la concurrence des constructeurs chinois et de l’américain Tesla traduit l’urgence dans laquelle se situent les équipementiers automobile.

Déjà fragilisés par la crise sanitaire et la pénurie de semi-conducteurs, par l’inflation des prix de l’énergie et des matières premières provoquée par la guerre en Ukraine, les équipementiers automobile comme Forvia, Valeo ou Plastic Omnium ne sont pas à la fête. Ils doivent maintenant faire face à la déferlante des constructeurs chinois et de l’américain Tesla qui inondent le marché européen en véhicules électriques à des prix beaucoup plus compétitifs que Stellantis ou Renault. Dès lors, les constructeurs tricolores risquent de devoir maintenir une forte pression sur leurs fournisseurs parmi lesquels figurent les trois équipementiers automobile. Forvia n’a pas attendu pour d’ores et déjà se mettre en ordre de bataille en annonçant à la fois un nouveau programme de cession d’actifs de 1 milliard destiné à ramener son endettement net à moins de 1,5 fois son excédent brut d’exploitation à l’horizon 2025 mais surtout à engager un plan « EU-Forward » de restructuration de ses activités européennes d’un coût de 1 milliard étalé sur la période 2024-2028 et visant à économiser 500 millions par an à compter de 2028. Parmi ces mesures figurent la suppression de 10.000 postes sur un total de 73.000 emplois, soit près de 14% des effectifs et le recours à l’intelligence artificielle et à l’automatisation des usines pour gagner en productivité. Il en va de la survie du groupe face à la concurrence chinoise et du rééquilibrage de la contribution des différentes zones géographiques à sa profitabilité. Aujourd’hui, l’Europe ou le groupe réalise près de la moitié de son chiffre d’affaires (46%) est la zone qui dégage la plus faible rentabilité (2,5% contre 4,3% pour l’Amérique du nord et 11% en Chine) et qui contribue le moins au résultat opérationnel courant (22%).

Un traitement de choc pour faire face à la concurrence chinoise

Avec ce plan de restructuration, l’objectif est de réduire la part de l’Europe au chiffre d’affaires (à 40%) et à fortement redresser sa rentabilité à plus de 7% et donc sa contribution au résultat opérationnel (36%). L’idée est également de moins dépendre de la forte rentabilité du marché chinois susceptible de baisser avec la montée en puissance des équipementiers locaux. Ce traitement de choc annoncé par Forvia a fait prendre conscience aux investisseurs de la gravité de la situation dans laquelle se trouvent les équipementiers automobile. Car en soi, les comptes annuels dévoilés par Forvia se sont révélés en ligne avec les attentes, voire même un peu meilleurs. Ainsi, le résultat opérationnel courant s’est apprécié de 35,7% à 1,44 milliard (contre 1,35 milliard anticipés) à partir d’un chiffre d’affaires de 27,25 milliards (contre 27,17 milliards) en croissance organique de 14%, reflétant un gain de 1 point de la marge à 5,3%. Autre performance satisfaisante, la génération de flux nets de trésorerie a progressé de 34,3% à 649 millions. Pour cette année, l’équipementier vise une marge de l’ordre de 5,6% à 6,4% et un chiffre d’affaires compris entre 27,5 et 28,5 milliards. Ces deux indicateurs sont espérés à plus de 7% et 30 milliards en 2025. Désormais tombée à 2,4 milliards, la capitalisation boursière de Forvia décote de 61% sur les fonds propres de 6,17 milliards de l’équipementier et représente un multiple de seulement 0,09 fois le chiffre d’affaires du dernier exercice et 6,6 fois le résultat net publié (365 millions). Nos abonnés les plus avertis et amateurs de risque pourront se positionner à l’achat sur Forvia sans précipitation.

Notre conseil : achetez Forvia à moins de 12,5 euros (code : FR0000121147) pour viser un objectif de cours de 16 euros

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