Kering : la spirale baissière continue !
En pleine phase de repositionnement de sa marque Gucci, le groupe de luxe apparait comme le plus fragilisé par le ralentissement de l’économie chinoise. Le redressement s’annonce long.
Après une chute de 40% en 2024, l’action Kering démarre l’année 2025 dans le rouge vif avec une baisse de 6,5% sur les deux premières séances. Si tout le secteur du luxe est sous tension en raison des dernières statistiques peu enthousiasmantes en provenance de Chine (où le PMI manufacturier de décembre s’est rapproché de la zone de contraction) et de sa province insulaire Hainan, paradis des touristes fortunés dont les dépenses ont reculé de 29% l’an dernier, Kering apparait comme l’acteur le plus vulnérable. Sa marque phare Gucci est en effet l’une des plus exposées aux clients chinois (près d’un tiers des ventes selon certains analystes) et elle est surtout en phase de repositionnement pour retrouver sa désirabilité. Pour cela, le groupe a engagé un gros travail de rationalisation de ses canaux de distribution qui accentue la baisse des ventes. Au cours des 9 premiers mois de 2024, les ventes de Gucci ont ainsi chuté de 21% à données comparables, beaucoup plus que Yves Saint Laurent (-9%) tandis que Bottega Veneta a mieux résisté (+4%). Malgré la bonne dynamique du pôle lunetterie de luxe (+7%), le chiffre d’affaires total du groupe à fin septembre s’inscrivait en repli de 12%.
Une faible valorisation justifiée
A plusieurs reprises, la direction de Kering a dû revoir en baisse ses objectifs annuels l’année dernière. Au terme du troisième trimestre, elle ne tablait plus que sur un résultat opérationnel courant de l’ordre de 2,5 milliards d’euros pour 2024, soit une baisse de 47% qui fait déjà suite à un recul de 15% en 2023. Le repositionnement de Kering pourrait prendre plus de temps que prévu dans un contexte adverse pour le marché du luxe et les investisseurs auront tendance à privilégier les acteurs les plus résilients comme Hermès qui a réalisé un beau parcours boursier en 2024 avec un cours proche de ses records historiques. La faible valorisation de Kering (18 fois les profits estimés par le consensus Factset pour 2025 et 15 fois ceux de 2026) pourrait donc ne pas suffire à relancer le titre.
Notre conseil : Ceux qui ont des titres peuvent les conserver dans une optique moyen terme pour miser sur un redressement progressif. Les autres resteront pour le moment à l’écart. Codes : FR0000121485 et KER.