Ingenico : le moment de revenir sur le titre?
Faut-il croire au sursaut du titre de ce leader mondial des solutions de paiement observé depuis trois mois et matérialisé par un rebond de près de 17%? Sa faible valorisation…
Faut-il croire au sursaut du titre de ce leader mondial des solutions de paiement observé depuis trois mois et matérialisé par un rebond de près de 17%? Sa faible valorisation avec des multiples de seulement 15 et 13,4 fois les profits pour cette année et 2019 et sa décote de 30% par rapport à son ratio moyen de 21,3 fois constaté sur les sept derniers exercices constituent de solides catalyseurs en plus d’une dimension spéculative indéniable. Le tour de table du groupe n’est absolument pas verrouillé (5,3% détenu par Bpifrance) et la diminution de la capitalisation boursière avec la chute du titre (-32% sur trois ans) en fait désormais une cible de choix dans un secteur en pleine ébullition avec le récent rachat par deux fonds d’investissement du concurrent d’Ingenico, l’américain Verifone. Reste que l’Etat français sera attentif aux offres sur Ingenico considéré comme un actif stratégique du patrimoine industriel hexagonal au regard de sa valeur ajoutée dans le domaine des solutions des paiements. Souvenons-nous qu’en décembre 2010, le groupe américain Danaher a été éconduit dans sa tentative d’OPA sur la société française. Nous avions imaginé au printemps un adossement du groupe à la filiale de paiement d’Atos, Worldeline, même si les deux métiers ne sont pas tout à fait comparables mais les dernières initiatives prises par Worldeline en matière de croissance externe repoussent du moins à court terme le scénario d’un rachat d’Ingenico.
Concernant les perspectives du groupe, celui-ci a souffert depuis deux ans de la perte de vitesse de plusieurs de ses marchés dont les Etats-Unis et de la forte concurrence en Chine. La dématérialisation des moyens de paiement remet en cause l’avenir d’une partie de son métier, celui de la fabrication des terminaux de paiement sur lequel Ingenico réalise encore la moitié de son chiffre d’affaires. La multiplication des acquisitions ces derniers trimestres (Bambora, BS Payone) a pour objectif d’accélérer la montée en puissance du pôle de services et du paiement sur internet ou par téléphone. 2018 devrait rester un exercice avec deux semestres radicalement différents. La première partie continuera de souffrir d’une faible dynamique du chiffre d’affaires avant un rattrapage attendu au second semestre. Le management confirme en tous les cas, à ce stade, un objectif d’excédent brut d’exploitation compris entre 545 et 570 millions pour l’ensemble de l’année (contre 526 millions l’an dernier) à partir d’un chiffre d’affaires appelé à progresser de l’ordre de 8%. Ce n’est qu’à partir de 2019 que la marge brute d’exploitation devrait recommencer à progresser et conduire à des hausses de profits plus attractives.
Les comptes du premier semestre seront dévoilés le 25 juillet et pourraient être source de volatilité sur le titre. C’est à ce moment-là que nos abonnés non encore positionnés sur le dossier pourront le faire vers 66-67 euros. Ceux déjà actionnaires du groupe en profiteront pour renforcer leur position.
Notre conseil : conservez Ingenico (code : FR0000125346).
Conseils sur Ingenico
Tous les conseilsIngencio : la patience a fini par payer
La filiale d'Atos spécialisée dans les services de paiement lance une OPA sur Ingenico avec une prime de 24%. Une porte de sortie inespérée pour les actionnaires de ce groupe encore en difficulté début 2019.
Quel potentiel pour Ingenico?
Avec une équipe de management totalement renouvelée et un nouveau plan stratégique à horizon 2021, Ingenico a retrouvé grâce auprès des investisseurs pour signer un des plus gros rattrapages du SBF120 depuis le début de l'année.
Un Turbo pour miser sur Scor
La guerre est ouverte entre le réassureur, Scor, son principal actionnaire, l’assureur Covéa et le président de ce dernier, Thierry Derez. Alors que le projet d’OPA sur Scor préparé par...
Ingenico : faut-il persister?
Nous avons eu tort de repasser à l’achat à 64,88 euros sur le titre de ce leader mondial de solutions de paiement le 5 novembre à l’occasion d’une analyse sur...