Saint-Gobain, un potentiel intact
Malgré son parcours boursier remarquable depuis le début de l’année, ce producteur de matériaux pour la construction et l’industrie décarbonés n’est pas cher avec des multiples de 12,5 et 11,07 fois les profits estimés pour cette année et 2022 encore sensiblement inférieurs à son ratio moyen de 16,08 fois observé sur la période 2009-2020.

Saint-Gobain n’a rien à envier aux valeurs du luxe qui ont dans l’ensemble dévoilé au premier semestre des performances époustouflantes. Le leader mondial de la construction durable également. La crise sanitaire n’est plus qu’un lointain souvenir par le groupe dirigé depuis le mois de juin par Benoit Bazin. Par rapport au premier semestre 2019, son chiffre d’affaires s’est apprécié de 11,9% en comparable à 22,13 milliards grâce à un effet volume de 7,6% et, le plus important dans ce contexte d’inflation des matières premières, d’une revalorisation des tarifs de 4,3%, témoignant de la capacité du groupe à répercuter les hausses de prix auprès de ses clients. D’ailleurs, la trajectoire impressionnante du résultat d’exploitation est suffisamment évocatrice. Elle a progressé de 53% pour s’établir à 2,37 milliards et fait ressortir un gain significatif de 5,1 points de la marge à 12,7%. Autre performance, le résultat net courant a, pour la première fois de l’histoire du groupe, dépassé le seuil des 1,5 milliard sur un semestre et la génération de flux nets de trésorerie a atteint 2,46 milliards permettant à la structure financière de rester solide avec un endettement net limité à 39% des fonds propres. De quoi donner au groupe de puissants moyens financiers pour continuer de saisir des opportunités de croissance externe.
Le titre décote encore par rapport à son ratio de long terme
Au-delà de la base de comparaison favorable du deuxième trimestre et de l’accélération de la croissance mondiale, Saint-Gobain récolte enfin les fruits de son plan de transformation lancé fin 2018 et baptisé « Transform & Grow ». Grâce à un volume d’arbitrage de son portefeuille très supérieur à l’objectif de 3 milliards de chiffre d’affaires cédés (5,3 milliards sont sortis du périmètre), le groupe s’est débarrassé des actifs les moins rentables et les moins porteurs pour les repositionner (1,5 milliard réinvestis) sur des sociétés à forte potentiel avec des marges élevées présentes sur la thématique de la transition énergétique de l’industrie et des bâtiments. Une stratégie payante puisque les plans de relance des gouvernements sont axés sur la décarbonation de la construction et sur l’électrification des véhicules, un marché sur lequel le groupe fournit des vitrages toujours plus légers et plus performants. Autre levier sur les résultats, un gros effort a été réalisé depuis fin 2018 sur la structure de coûts dont le groupe profite aujourd’hui pleinement avec la reprise. Plus forte hausse de l’indice CAC 40 depuis le début de l’année avec une hausse de 60% de son cours de bourse, est-il raisonnable de recommander encore cette valeur à nos abonnés. Nous le pensons. Pourquoi? D’abord parce que le titre demeure bon marché avec des multiples de 12,5 et 11,7 fois les profits estimés pour cette année et 2022 encore sensiblement inférieurs au ratio moyen de 16,08 fois constaté sur la période 2009-2020. Ensuite, la visibilité sur les perspectives est excellente sur le long terme en raison des engagements des Etats à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre qui passent par des bâtiments moins énergivores et mieux isolés. Une aubaine pour Saint-Gobain.
Notre conseil : achetez Saint-Gobain à 60 euros pour viser un objectif de cours de 75 euros (code : FR0000125007).
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Saint-Gobain : très bonne gestion des marges
Malgré un marché difficile en Europe, le leader mondial de la construction durable est capable de maintenir une marge opérationnelle à deux chiffres grâce à son repositionnement gagnant sur les zones géographiques et les activités les plus porteuses. Le potentiel du titre n’est pas épuisé.

Saint-Gobain insatiable
Le leader mondial de la construction durable se renforce sur le segment stratégique de la chimie de la construction en s'offrant Fosroc pour la bagatelle d'un peu moins de 1 milliard d'euros. Il renforce par la même occasion ses positions sur des marchés à fort potentiel en Inde, Moyen Orient et Asie Pacifique. Le titre reste attractif.

Sreedhar N. directeur financier de Saint-Gobain : « notre ambition est d’accélérer la création de valeur pour nos actionnaires »
Sixième plus forte hausse de l'indice CAC 40 depuis le début de l'année, le titre Saint-Gobain renoue avec ses vieux records historiques de mi-2007. L'assemblée générale générale des actionnaires, qui s'est tenue le 6 juin, est une bonne occasion de faire le point avec le directeur financier du groupe, Sreedhar N. Celui-ci nous explique les atouts de la nouvelle stratégie de transformation initiée depuis quelques années et tournée vers la construction durable et décarbonée. Le pire est passé, après quelques trimestres difficiles, et il se montre très confiant sur l'amélioration des perspectives à partir du second semestre.

Saint-Gobain, le point bas désormais atteint
Ce leader mondial de la construction durable a dévoilé au premier trimestre une décroissance de 5,8% de son chiffre d'affaires. Mais le ralentissement de la contraction des volumes par rapport au dernier trimestre 2023 démontre que le plus dur est désormais passé. Une nouvelle saluée en Bourse.