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Eiffage : des risques déjà bien intégrés

Plombée par le risque politique en France, l’action du groupe de BTP a sous-performé les indices en 2024. Sa valorisation intègre déjà beaucoup de mauvaises nouvelles alors que le groupe se diversifie et pourrait profiter de la reconstruction de l’Ukraine à la fin du conflit.

Comme son concurrent Vinci, le groupe Eiffage n’aura pas été épargné par la crise politique en France et la remise en cause de la rente procurée par ses activités de concessions autoroutières via les réseaux APRR et AREA. La nouvelle taxe sur les infrastructures de transport longue distance lui aura coûté au bas mot 120 millions d’euros, tandis que le précédent projet de loi de finances 2025 prévoyait de surcroit une surtaxe à l’impôt sur les sociétés des grandes entreprises en France dont l’impact potentiel se chiffrait à 135 millions sur la base des résultats de l’exercice 2023. Pour l’heure, cette surtaxe reste en suspens et fait l’objet de discussions. Malgré la taxe sur les infrastructures, Eiffage devrait publier le 26 février prochain un bénéfice comparable à celui de 2023, soit environ 1 milliard d’euros grâce à la bonne dynamique de ses activités de travaux et de concessions, en croissance de respectivement 7% et 6,1% au terme des 9 premiers mois de 2024.

Un rendement proche de 5%

Cette dynamique devrait se poursuivre en 2025 au regard de la bonne tenue du carnet de commandes dans les travaux qui se montait à 28,8 milliards d’euros à fin septembre, soit une progression de 47% sur un an. L’activité de concessions offre pour sa part un bon niveau de récurrence et devrait bénéficier de la revalorisation automatique des tarifs des péages. La question se pose néanmoins de savoir si les concessions des réseaux APRR et AREA seront renouvelées à leur échéance prévue en 2035 et 2036. Eiffage a déjà commencé à gérer ce risque en se diversifiant dans les concessions aéroportuaires (Lille et Toulouse) et en devenant le premier actionnaire de Getlink, le concessionnaire du tunnel sous la manche (dont la concession dure jusqu’en 2086). Le groupe s’est aussi renforcé sur le marché des infrastructures énergétiques en octobre dernier avec le rachat d’EQS Energie Deutschland. En attendant la valorisation du dossier intègre déjà beaucoup de mauvaises nouvelles et est tombée à des niveaux historiquement faibles avec un multiple de capitalisation de 7,8 fois les bénéfices estimés pour 2025 (hors surtaxe) et une valeur d’entreprise de 5,3 fois l’excédent brut d’exploitation (6,6 fois pour Vinci). En cas d’arrêt du conflit en Ukraine, Eiffage pourrait faire partie des principaux acteurs de la reconstruction des infrastructures du pays.  Sur la base d’un dividende de 4,09 euros par action estimé au titre de 2024, le titre procure un rendement prévisionnel de 4,7%.

Notre conseil : achetez Eiffage à 83 euros pour viser 100 euros à un horizon de 18 mois. Codes : FR0000130452 et FGR.

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