Lanson-BCC : Le plus dur semble passé
Le groupe de maisons de champagne a souffert l’an dernier de la baisse des volumes, ainsi que de la hausse du prix du raisin et du cout de sa dette. Il préserve malgré tout une marge nette proche de 10% et reste modestement valorisé en bourse.

Sur un marché du champagne freiné par la baisse de la consommation avec un recul de 9,2% du nombre de bouteilles expédiées en 2024, Lanson-BCC (connu pour ses maisons Lanson, Philipponnat, De Venoge ou encore Boizel) a logiquement accusé le coup. Son chiffre d’affaires a fléchi de 6% pour retomber à 255,4 millions d’euros et surtout, le résultat opérationnel courant a plongé de 21,7% à 46 millions d’euros, traduisant une érosion de 3,6 points de la marge (18%) en dépit de la stratégie de valeur permettant une évolution positive du mix prix. Il faut y voir l’effet de la baisse des volumes, notamment à l’international (52,6% du total) et particulièrement au Royaume-Uni, alors que parallèlement la hausse des prix du raison s’est poursuivie (+30% en quatre ans). Le résultat net a baissé davantage encore sous le poids du coût de la dette qui a progressé de 60% en 2024 et de 400% en trois ans. En raison des stocks élevés inhérents à son activité, Lanson-BCC supporte en effet une dette élevée dont le coût a flambé avec la forte hausse des taux survenue ces deux dernières années. Malgré tous ces vents contraires, le groupe limite toutefois les dégâts puisqu’il dégage encore une marge nette appréciable de 9,3%.
Priorité à la réduction des stocks
Si la direction reste prudente sur l’évolution du marché en 2025 au regard du contexte géopolitique incertain, elle estime que les prix du raisin ont atteint un point haut et ne devraient plus augmenter cette année. De même, le coût de la dette qui est passé de 2,1% à 3,1% en un an, devrait se stabiliser en 2025 et commencer à refluer à partir de 2026. Dès lors, toute reprise des volumes, aussi faible soit-elle, devrait exercer un levier positif sur la rentabilité. La valorisation du dossier est toujours raisonnable à moins de 11 fois le bénéfice dégagé en 2024 qui intègre toutefois un profit exceptionnel lié à une reprise de provision de 2,5 millions d’euros concernant le financement de la mutuelle des retraités de la société Champagne Lanson. Les dernières petites opérations réalisées sur le marché ont montré des multiples de valorisation supérieurs à 20 fois les résultats et à 2 fois les capitaux propres alors que Lanson-BCC décote de 32% sur ses fonds propres. Il convient toutefois de prendre en compte une dette encore élevée (518 millions d’euros, soit 136% des fonds propres) même si elle est couverte à 90% par la valeur du stock en vieillissement. A cet égard, la direction considère le niveau de stock actuel trop élevé en nombre d’années de ventes et va s’efforcer de le réduire. Notons que le groupe possède aussi en propre 150 hectares de vignobles, sachant que dans certaines parcelles le prix de l’hectare peut dépasser le million d’euros.
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