LDC : un dossier défensif faiblement valorisé
Le numéro un français de la volaille regagne comme prévu des parts de marché grâce aux baisses de prix qui freineront logiquement les marges de l’exercice 2024/2025. La situation financière solide autorise des acquisitions permettant de hisser le chiffre d’affaires à plus de 7 milliards d’euros dans deux ans.

Dans un environnement mondial chahuté par les droits de douane, LDC offre un profil défensif certain pour les investisseurs. Le numéro un français de la volaille n’intervient en effet qu’en Europe et son activité se révèle très résiliente dans le temps compte tenu du poids croissant de la volaille dans l’alimentation des consommateurs, notamment en raison de son caractère bon marché par rapport aux autres viandes et au poisson. Après avoir augmenté ses prix pour pallier la flambée des cours des matières premières (céréales utilisées pour l’élevage des poulets) survenue avec la guerre en Ukraine, le groupe a fait le chemin inverse sur son exercice 2024/2025 en privilégiant les gains de parts de marché. Ainsi les volumes ont nettement rebondi (+4,5%) à périmètre identique, permettant de compenser une bonne partie des baisses de prix, si bien que le chiffre d’affaires a limité son repli à 1,6% à périmètre identique (surtout à cause de l’international du fait de la chute des prix sur le canard et le poulet en Pologne).Le dernier trimestre a constitué une bonne surprise avec une croissance des volumes de 6% à périmètre comparable et le retour à un effet prix positif de 1%.
Une trésorerie nette encore positive de 305 millions d’euros
Grâce aux dernières acquisitions (Indykpol, Calibra, Konspol, ECF, Routhiau), LDC affiche finalement un chiffre d’affaires de 6,32 milliards d’euros, légèrement supoérieur à la dernière estimation de 6,2 milliards et confirme l’objectif d’une marge opérationnelle courante de 5% pour l’ensemble de l’exercice (6% en 2023/2024). Le consensus regroupé par Factset table de son côté sur un bénéfice de 263 millions d’euros, en baisse logique par rapport au niveau exceptionnel de l’exercice précédent. Il en résulte une valorisation modérée d’à peine 10 fois les profits alors que LDC va poursuivre sa croissance grâce aux investissements interne et aux acquisitions (Pierre Martinet dans la branche traiteur). La direction mise aussi sur une revalorisation de ses prix avec la grande distribution. L’intégration en année pleine des dernières opérations devrait permettre au groupe d’atteindre 7 milliards d’euros de chiffre d’affaires et 560 millions d’excédent brut d’exploitation pour l’exercice 2026/2027. Les sept dernières acquisitions représentent à elles seules un chiffre d’affaires additionnel de 640 millions d’euros. Malgré ces récents rachats, LDC conserve une situation financière robuste avec une trésorerie nette encore largement positive de 305 millions d’euros à la fin du premier semestre 2024/2025, soit 12% de la capitalisation boursière actuelle.
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