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Havas : un titre très décoté

Le groupe publicitaire contrôlé par Bolloré a tiré son épingle du jeu au premier trimestre grâce à une bonne dynamique sur le continent américain. Bien que conscient des incertitudes macro-économiques, il maintient ses prévisions annuelles. La valorisation est l’une des plus faible du secteur.

Désormais scindé de Vivendi et suivant son propre parcours, le groupe Havas a connu des débuts boursiers difficiles sur la place d’Amsterdam. Par rapport au prix de référence de 1,79 euro retenu lors de l’introduction en bourse en décembre dernier, le cours a chuté de 28%. Il est vrai qu’entre-temps, les marchés boursiers ont été mis à rude épreuve par les tarifs douaniers et que le secteur de la publicité dans son ensemble (Publicis en tête) a souffert en raison des craintes de ralentissement de la conjoncture et des budgets publicitaires. Havas n’a cependant pas démérité puisque la croissance organique de son revenu net a atteint 2,1% au cours du premier trimestre 2025 grâce à une bonne performance de l’Amérique du Nord (+3,2%) et de l’Amérique Latine (+16,6%) alors que l’Europe a marqué le pas (-0,2%). Notons que le groupe est moins exposé que son concurrent Publicis à l’Amérique du Nord, où il réalise 33% de ses revenus (60% pour Publicis) et que son activité de services n’est pas concernée par les droits de douanes. La direction évoque bien entendu les incertitudes macro-économiques mais n’a pas constaté à ce stade d’impacts directs sur son activité. Elle maintient donc les objectifs annuels visant une croissance organique du revenu net de plus de 2%, avec une marge opérationnelle ajustée comprise entre 12,5% et 13,5% (12,4% en 2024).


Un rendement supérieur à 6%


Le consensus regroupé par Factset table sur un bénéfice de 200 millions d’euros qui ferait ressortir un multiple de capitalisation très faible de 6,4 fois les profits, à comparer avec un multiple de 11 fois pour Publicis qui, il est vrai est plus rentable avec une marge opérationnelle de plus de 17% et qui a pris de l’avance dans le digital grâce à des acquisitions pertinentes, même si Havas a adopté une stratégie de convergence de la data, de la tech et de l’intelligence artificielle. Comme son concurrent Français, Havas n’est pas endetté. Le bilan à la fin de l’année dernière fait ressortir une position de trésorerie nette positive de 200 millions d’euros qui autorise une politique de distribution généreuse. Le dividende de 0,08 euro par action qui sera versé après l’assemblée du 28 mai procure un beau rendement de plus de 6%. Enfin le dossier conserve une dimension spéculative compte tenu de la position de Bolloré dans le tour de table à hauteur de 31%, même si la réglementation des Pays-Bas n’impose pas d’OPA en cas de franchissement du seuil des 30% du capital.

Notre conseil : achetez Havas à 1,22 euros pour viser 1,50 euros à un horizon de 18 mois. Codes : NL0015002AH0 et HAVAS.

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