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Séché Environnement : un leader de l’économie circulaire sous-évalué

Le spécialiste de la gestion des déchets a été sanctionné après avoir annoncé des objectifs 2025 et 2026 jugés trop timides par les marchés. La valorisation devient attractive au regard des évolutions réglementaires favorables en France et du développement à l’international.

Crédit : Séché Environnement

Les actionnaires de Séché Environnement font grise mine. Sur un an, l’action de ce spécialiste du traitement et de la valorisation des déchets, y compris les plus dangereux, affiche une baisse d’environ 30% quand dans le même temps, celle du leader Veolia gagne près de 10%. Le groupe présidé par Joël Séché et dirigé par son fils, Maxime Séché, a pourtant bien redressé la barre au deuxième semestre 2024 après un début d’année difficile lié à la baisse des prix de vente de l’énergie et aux retards dans les métiers de chantier (dépollution et urgences environnementales).

Sur l’ensemble de l’exercice, le chiffre d’affaires s’est stabilisé à périmètre constant et même progressé de 9,6% avec les acquisitions pour atteindre 1,11 milliard d’euros. Grâce à une bonne contribution des activités françaises qui ont plus que compensé la baisse de régime à l’international (Amérique Latine et Afrique du sud essentiellement), la marge d’excédent brut d’exploitation a légèrement progressé de 0,3 point (21,8%). Si la marge opérationnelle courante a en revanche reculé de 0,9 point, c’est à cause d’une provision de 10,2 millions d’euros pour risque de non-recouvrement d’une dépense d’entretien sur l’incinérateur de Strasbourg-Sénerval.


Cap sur le désendettement


La déception des investisseurs vient surtout des prévisions de la direction pour 2025 et 2026 qui peuvent sembler très prudentes. Séché Environnement table en effet pour cette année sur une croissance de 6% du chiffre d’affaires à 1,18 milliard d’euros qui tient toutefois compte d’une base de comparaison favorable au premier semestre et de l’intégration des dernières acquisitions, notamment ECO, le leader de la gestion des déchets dangereux à Singapour, consolidé sur seulement 6 mois en 2024. Le résultat opérationnel courant est pour sa part attendu entre 130 et 140 millions (101,1 millions en 2024). Pour 2026, l’objectif est de hisser le chiffre d’affaires à 1,24 milliard (et non plus 1,29 milliard précédemment), avec un résultat opérationnel courant compris entre 160 et 170 millions (et non plus 165 à 175 millions).

La société de bourse Portzamparc n’exclue pas un relèvement de la guidance en cours d’exercice au regard de la prudence des chiffres annoncés et vise pour cette année un bénéfice de 57 millions d’euros qui ferait ressortir un multiple de capitalisation de 10,7 fois les profits sur la base des cours actuels. Un ratio qui retomberait même à seulement 8 fois en 2026 d’après le consensus regroupé par Factset, ce qui est très raisonnable pour un groupe présent dans l’économie circulaire, pas concerné par les droits de douanes, et dont les marchés vont être durablement soutenus par les évolutions réglementaires et par les enjeux liés à la sécurité environnementale des infrastructures industrielles ou territoriales. Séché devra toutefois veiller à maîtriser sa dette qui a progressé à la suite du rachat de ECO pour représenter 3,2 fois l’excédent brut d’exploitation contre un ratio de 3 fois un an plus tôt, ce qui semble réalisable compte tenu de la génération de cash attendue en 2025 et 2026.

Notre conseil : achetez Séché Environnement à 72 euros pour viser 90 euros à un horizon de 18 mois. Code Isin : FR0000039109 et SCHP.

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