Ipsos : une bonne dynamique d’acquisitions
Grâce à un bilan très solide, le groupe spécialisé dans les études et les sondages peut mener une politique de croissance externe active et est entrée en négociations exclusives pour le rachat de BVA. Le niveau élevé de rentabilité justifierait une valorisation plus élevée.

Le ralentissement constaté au dernier trimestre 2024 s’est poursuivi en début d’année pour Ipsos. Son activité a en effet reculé de 1,8% à données comparables au premier trimestre (568,5 millions d’euros). Le spécialiste des sondages et des études a un peu moins souffert en Amérique du Nord (-1,7%), mais la tendance en Asie s’est dégradée (-6%). Une reprise progressive est néanmoins toujours attendue en cours d’exercice. Pour 2025, la direction maintient en effet l’objectif d’une croissance organique du chiffre d’affaires supérieure à celle de l’an dernier (+1,3%) en comptant notamment sur le déploiement de nouvelles offres combinant intelligence humaine et intelligence artificielle et sur l’utilisation de données synthétiques générées artificiellement. Un redressement de la situation aux Etats-Unis est aussi anticipé grâce à l’arrivée de la nouvelle équipe de direction, dont la tâche pourrait toutefois se révéler plus difficile que prévu au regard des incertitudes provoquées par la mise en place des droits de douane outre-Atlantique. A ce stade, Ipsos indique toutefois ne pas avoir perçu d’impact significatif (le carnet de commandes serait même encourageant). Le groupe envisage par ailleurs le maintien d’une marge opérationnelle de l’ordre de 13% hors acquisition.
Un rendement de 4,5%
Ce niveau de rentabilité élevé déjà maintenu l’an dernier s’explique par la montée en puissance des prestations digitales, plus rentables, et la bonne gestion des coûts. La bonne surprise des résultats de 2024 résidait dans la forte génération de cash du modèle économique (216 millions d’euros, en hausse de 47 millions sur un an) qui a permis à Ipsos de terminer son exercice avec un endettement net marginal de 57 millions d’euros face à 1,57 milliard de fonds propres. De quoi donner de l’appétit au groupe qui a déjà finalisé au début de 2025 l’acquisition d’Infas en Allemagne, de Whereto Research en Australie et d’Ipec au Brésil. La direction vient d’entamer des négociations exclusives en vue du rachat de The BVA familly, groupe français bien connu pour son expertise dans les tests de packaging, l’expérience client, les évaluations mystère et les études pour les gouvernements et les services publiques. Cette nouvelle cible réaliserait un chiffre d’affaires de 160 millions d’euros dont la moitié en France et serait moins rentable qu’Ipsos, mais avec des possibilités d’amélioration de marge grâce aux synergies. Le consensus regroupé par Factset table pour 2025 sur un bénéfice de 220 millions d’euros, faisant ressortir un multiple de capitalisation de seulement 8 fois, ce qui est faible au regard de la rentabilité élevée du modèle économique, de l’absence de dette au bilan et de la dimension spéculative du dossier liée à l’âge du cofondateur, Didier Truchot qui ne détient plus que 11% du capital. Cerise sur le gâteau, le titre procure un rendement de 4,5% sur la base du dividende de 1,85 euros proposé cette année.
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