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Ipsen : des perspectives peu valorisées

Le laboratoire pharmaceutique a été de nouveau sanctionné en bourse malgré une activité solide au premier trimestre. La bonne génération de cash et la trésorerie au bilan justifieraient une valorisation plus élevée alors que les relais de croissance se précisent.

Ipsen a encore vécu une mauvaise journée en bourse à l’occasion de la publication de son chiffre d’affaires du premier trimestre, pourtant ressorti en croissance organique de 11,6% à 918,8 millions d’euros. Si toutes les divisions du laboratoire pharmaceutique ont progressé, les investisseurs ont jugé décevant le recul de 3,2% des ventes du traitement Carbometyx, préconisé pour le carcinome rénal. Le produit vedette Somatuline, utilisé pour le traitement de l’acromégalie et des tumeurs neuroendocrines a au contraire dépassé les attentes avec une croissance de 19,1%, mais grâce aux difficultés d’approvisionnement du produit générique en Amérique du Nord et dans certains pays d’Europe. Cette situation favorable ne devrait pas se prolonger au-delà du premier semestre selon certains experts. Le produit Dysport (traitement des troubles moteurs), dont les ventes n’avaient augmenté que de 1,7% à données comparables sur le dernier trimestre 2024, a renoué avec une dynamique plus favorable (+9,2%). Finalement, la performance des trois premiers mois de l’année parait globalement robuste et parfaitement en ligne avec les objectifs annuels qui ont été confirmés par la direction. Ils visent une croissance des ventes totales de plus de 5% à taux de changes constants et une marge opérationnelle supérieure à 30% (32,6% en 2024) en tenant compte d’un effort accru en recherche et développement et d’une concurrence plus vive pour le Somatuline.


Une marge de manœuvre financière intacte


En bourse, l’action Ipsen a perdu 15% de sa valeur depuis le début de l’année et un quart en trois mois. Les incertitudes liées aux tarifs douaniers américains n’ont pas arrangé les choses alors que le laboratoire a réalisé 36% de son chiffre d’affaires en Amérique du Nord au premier trimestre. Néanmoins, la sanction parait bien sévère au regard de la capacité d’Ipsen à dégager du cash (774 millions d’euros en 2024) et de la robustesse de son bilan (trésorerie nette positive de 160 millions d’euros) qui lui permet de réaliser de nouvelles acquisitions après celle d’Albireo il y a deux ans. Les relais de croissance continuent d’avancer avec la montée en puissance de la franchise dans les maladies rares du foie cholestatique ou le développement du traitement contre les gliomes de bas grade (tumeurs cérébrales chez l’enfant). Le titre ne capitalise plus que 10,7 fois les profits attendus par le consensus Factset cette année et 9,4 fois ceux espérés pour l’an prochain.
Notre conseil : achetez Ipsen à 92 euros pour viser 120 euros à un horizon de 18 mois. Codes : FR0010259150 et IPN.

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