Vetoquinol : des difficultés passagères à relativiser
Le laboratoire de santé animale a encore souffert de la faiblesse de ses activités aux Etats-Unis au premier trimestre mais il devrait progressivement retrouver une base de comparaison plus favorable. Le modèle économique reste très rentable et la trésorerie couvre 20% de la capitalisation boursière.

Vetoquinol a démarré l’année 2025 sur une note poussive, avec un chiffre d’affaires en baisse de 2,2% au premier trimestre, à 131 millions d’euros. Le laboratoire vétérinaire est resté freiné par ses activités aux Etats-Unis, en recul de 13,8% en raison d’un marché jugé attentiste et du retour à la normale plus lent que prévu des ventes d’une gamme qui avait été indisponible plusieurs mois en 2024 du fait d’un problème de sous-traitance. En Europe (52% des facturations), la dynamique est restée satisfaisante (+3%) malgré une poursuite de la rationalisation des gammes complémentaires non critiques et c’est sur la région Asie Pacifique que la tendance a été la plus soutenue (+14,7%). Facteur rassurant pour les marges, les produits essentiels (65% des ventes) qui sont les plus rentables ont progressé de 1,8%. Comme à son habitude, la direction ne fournit pas de prévisions pour l’ensemble de l’exercice mais elle redouble d’efforts pour récupérer les parts de marché perdues aux Etats-Unis avec des plans d’action ciblées au niveau du mix produit et des canaux de distribution. L’activité devrait bénéficier d’une base de comparaison plus favorable à partir du deuxième semestre, ainsi que d’un effet prix positif de 1% à 2% devant permettre un retour à la croissance ou au moins une stabilité sur l’ensemble de l’exercice en dépit de la poursuite du programme de simplification consistant à supprimer les produits à faible marge.
Une situation financière solide
Par prudence, il est préférable de retenir l’hypothèse d’une faible progression du bénéfice en 2025, autour de 60 millions d’euros, avant un rebond plus vigoureux en 2026, vers 65 millions. Des prévisions valorisées respectivement 14,4 fois et 13,3 fois sur la base des cours actuels, ce qui est très raisonnable au regard de la rentabilité élevée du modèle économique (marge nette supérieure à 10%) et surtout de la robustesse du bilan puisque le groupe affichait à la fin de l’année dernière une trésorerie nette de 185,2 millions d’euros, équivalente à plus de 20% de la capitalisation boursière actuelle. Vetoquinol pourrait utiliser une partie de cette manne pour acquérir un site industriel aux Etats-Unis qui le mettrait à l’abri des droits de douane. Le dividende de 0,89 euro par action proposé à l’assemblée du 22 mai et qui procure un rendement de 1,2% parait en revanche perfectible.
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