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Elior : la rentabilité plutôt que la croissance

Le groupe de restauration collective et de services aux entreprises a publié des résultats meilleurs que prévu pour son premier semestre malgré une faible activité liée à une plus grande sélectivité des contrats. Le désendettement devrait favoriser une revalorisation du dossier.

Elior pixabay.com
Elior pixabay.com

Les investisseurs ont dû s’y reprendre à deux fois pour apprécier les comptes du groupe de restauration collective pour son premier semestre de l’exercice 2024/2025 clos le 31 mars. Dans un premier temps, ils n’ont retenu que la faible croissance organique de l’activité (+1,5%), là où le consensus espérait une progression proche de 4%. Une performance due à un marché difficile mais aussi à la priorité donnée au développement commercial rentable. Les sorties volontaires de contrats représentent ainsi une perte de chiffre d’affaires de 0,6%. La direction a préféré revoir en baisse sa prévision de croissance annuelle des ventes (entre 1% et 2% au lieu de 3% à 5% précédemment).

Mais la situation bien meilleure au niveau de la rentabilité a fini par rassurer. La marge d’excédent brut d’exploitation a progressé de 0,9 point en se hissant à 4,1%, tandis que le bénéfice est passé en un an de 1 million d’euros à 43 millions. Cette embellie s’explique par les révisions tarifaires, la sélectivité des contrats et l’amélioration de l’efficacité opérationnelle. Autre sujet de satisfaction, le cash-flow libre a augmenté de 36 millions pour atteindre 205 millions d’euros, permettant une diminution de la dette qui retombe à 1,12 milliard d’euros (-146 millions), soit 3,3 fois l’excédent brut d’exploitation contre un ratio de 3,8 fois au 30 septembre.

Des frais financiers encore pénalisants

La dette constitue toujours le principal point faible du dossier dans la mesure où malgré son récent refinancement, elle génère encore d’importants frais financiers dont le montant net a atteint 52 millions d’euros sur le premier semestre, soit plus que le bénéfice. Toute baisse de l’endettement aura donc un effet positif sur les résultats futurs. Grâce à la poursuite des gains d’efficacité, la direction a relevé l’objectif de marge d’excédent brut d’exploitation pour l’ensemble de l’exercice entre 3,3% et 3,6% (au lieu de supérieure à 3% précédemment).

Le consensus des analystes financiers devrait nettement s’ajuster à la hausse après cette publication alors qu’il ne prévoyait qu’un bénéfice de 19 millions d’euros cette année. En prenant l’hypothèse très prudente d’un résultat autour de 50 millions, le multiple de capitalisation ressortirait à environ 13 fois et il pourrait même tomber à 10 fois en 2026. Le dossier comporte toujours une dimension spéculative dans l’hypothèse où le groupe Derichebourg, principal actionnaire avec 48,4% du capital (avec un prix de revient de 5,65 euros par action) pourrait un jour prendre le contrôle total de la société.

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