Bolloré : les actifs se revalorisent !
Après le mauvais accueil réservé par les marchés à la scission de Vivendi, les nouvelles filiales issues de cette opération reprennent progressivement des couleurs en bourse et creusent à nouveau la décote du holding qui s’était temporairement tassée. Le cash dans les caisses couvre un tiers de la capitalisation boursière.

Si la scission de Vivendi (dont Bolloré détenait 29,3%) en quatre entités (Canal+, Havas, Louis Hachette, Vivendi), survenue en décembre dernier n’a pas eu l’effet escompté sur la valorisation des actifs, la situation semble malgré tout s’améliorer progressivement. Depuis le début de l’année, l’action du nouveau Vivendi (réduit au statut de société d’investissement en plus de la détention de 100% dans Gameloft), a rebondi de 15%, Louis Hachette de 9% et Canal+ de 5%. Seule Havas reste à la traine avec un petit repli de 2%. Outre ces filiales dont il détient directement entre 29% et 30,4% du capital, le groupe Bolloré possède aussi une participation de 6% dans Rubis qui s’est revalorisée de plus de 20%, ainsi qu’une participation de 34,75% dans la société de plantations de palmiers à huile et d’hévéas, Socfin. Mais le plus gros morceau est constitué de la participation de 18,8% dans la société UMG, leader mondial de l’enregistrement et de l’édition musicale. Elle vaut à elle seule 9,8 milliards d’euros. Enfin, il faut rappeler que Bolloré a vendu l’an dernier ses dernières activités de logistique au groupe CMA CGM pour 4,8 milliards d’euros après avoir cédé la partie africaine un an plus tôt à MSC pour 5,7 milliards.
Bientôt une décision sur les batteries électriques
Complètement désendetté, Bolloré se retrouve aujourd’hui à la tête d’un trésor de guerre de 5,3 milliards d’euros qui représente à lui seul un tiers de sa capitalisation boursière. Au total, les participations financières et le cash se montent à plus de 18 milliards quand la capitalisation boursière de Bolloré dépasse à peine 16 milliards. Il convient de rajouter les activités de distribution d’énergie de la filiale Bolloré Energy (45 millions d’euros de résultat opérationnel en 2024 pour un chiffre d’affaires de 2,67 milliards) ainsi que les activités industrielles de batteries électriques, de systèmes d’optimisation et de contrôles de flux et de films plastiques. Sans oublier les boucles d’autocontrôle. La partie industrielle perd encore de l’argent (179 millions d’euros en 2024) et Cyrille Bolloré s’est donné encore un an pour laisser sa chance à la nouvelle technologie de batteries et trouver des partenaires pour la développer industriellement. A défaut, le groupe pourrait tirer les conséquences d’un éventuel échec en stoppant les frais, ce qui améliorerait sensiblement sa rentabilité. A terme, la question de l’utilisation du cash accumulé par le groupe Bolloré ne manquera pas de se poser et avec elle, celle d’une redistribution aux actionnaires.
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