Imerys : des catalyseurs favorables pour le moyen terme
Le leader mondial des spécialités minérales pour l’industrie démontre une bonne résilience de son activité et de ses marges sur des marchés encore difficiles. L’action se paye seulement 11 fois les bénéfices attendus cette année et délivre un rendement proche de 5%.

De prime abord, les comptes du premier trimestre, marqués par un recul de 6% du chiffre d’affaires et une chute de 31,9% de l’excédent brut d’exploitation ajusté n’ont rien d’enthousiasmant. Cette performance doit toutefois être relativisée par plusieurs éléments. Tout d’abord, à périmètre et taux de changes constants (hors activités dédiées au marché du papier qui ont été cédées en juillet 2024), l’activité aurait progressé légèrement de 0,7% grâce à une bonne résistance du secteur des biens de consommation en Europe et aux Etats-Unis qui a compensé la faiblesse de la construction et du marché automobile. Surtout, l’effet prix est resté positif de 1,4%, traduisant la capacité du leader mondial des spécialités minérales pour l’industrie à maîtriser ses prix.
Le recul significatif de la rentabilité s’explique surtout par la moindre contribution de la coentreprise The Quartz Corporation, spécialisée dans les solutions de quartz de haute pureté et détenue à 51%. En raison de stocks trop importants dans la chaîne de valeur des panneaux solaires, sa quote-part dans l’excédent brut d’exploitation a diminué de 51 millions d’euros par rapport à une base de comparaison exceptionnellement élevée au premier trimestre 2024.
Les prochains trimestres pourraient manquer encore de visibilité sur plusieurs débouchés, mais les solides performances des activités graphite et carbone ainsi que des minéraux de performance permet de rester confiant pour l’ensemble de l’exercice et d’anticiper un net rebond du résultat net qui avait été plombé l’an dernier par la comptabilisation de 374 millions d’euros de charges, essentiellement relatives aux actifs cédés. A moyen terme, le groupe peut aussi espérer un rebond des marchés de la construction.
Dans l’attente du règlement du dossier du talc aux Etats-Unis
Le consensus regroupé par Factset table sur un bénéfice de 221 millions d’euros, faisant ressortir un multiple de capitalisation d’un peu plus de 11 fois, avant une nouvelle progression à 252 millions en 2026 qui ferait retomber le multiple à 10 fois. Le dossier reste donc faiblement valorisé et le titre offre un rendement élevé de près de 5% sur la base du dernier dividende de 1,45 euros versé en mai qui devrait logiquement être au moins reconduit l’an prochain.
Le dossier pourrait par ailleurs bénéficier de catalyseurs spéculatifs liés à l’actionnariat (des rumeurs avaient récemment prêté l’intention au Groupe Bruxelles Lambert, premier actionnaire avec 55% du capital, de racheter les minoritaires) ou à un règlement définitif du dossier du talc aux Etats-Unis.
Rappelons que les filiales d’Imerys concernées par les plaintes à la suite de cas de cancers ont été placées sous le régime du chapitre 11 (redressement judiciaire) en 2020 afin de pouvoir régler ce litige. Il reste encore quelques étapes à franchir avec l’audience de confirmation du plan devant le Tribunal, puis une éventuelle approbation de la décision rendue par le Tribunal Fédéral de District des Etats-Unis. Imerys considère avoir largement provisionné ce dossier.
Notre conseil : achetez Imerys à 28 euros pour viser 35 euros à un horizon de 18 mois. Codes : FR0000120859 et NK.