Ipsos : une acquisition pertinente
Le rachat de BVA permettra à la société d’études et de sondage de doubler son chiffre d’affaires en France et de renforcer son maillage européen à un prix attractif. Le dossier reste faiblement valorisé malgré la bonne rentabilité du modèle économique et la robustesse du bilan.

Après avoir obtenu le feu vert des autorités de la concurrence, Ipsos met donc la main sur The BVA Family, un groupe français spécialisé dans les études, particulièrement reconnu pour son expertise dans les tests de packaging et ayant réalisé l’an dernier un chiffre d’affaires de 160 millions d’euros. Le prix de la transaction n’a pas été communiqué mais la société de bourse Portzamparc estime qu’il devrait être raisonnable (0,6 fois le chiffre d’affaires environ) compte tenu du niveau de rentabilité de la cible plus faible que celui d’Ipsos, sachant que les synergies identifiées devraient permettre de ramener les marges de BVA vers les standards du groupe d’ici deux ans. Avec cette opération, Ipsos va doubler de taille en France et va renforcer son maillage en Italie et au Royaume-Uni, les deux autres principaux marchés de BVA. De quoi redynamiser le chiffre d’affaires alors que les ventes du groupe ont reculé de 1,8% à données comparables au premier trimestre 2025 du fait d’une situation encore difficile aux Etats-Unis, bien qu’en amélioration grâce à la mise en place d’une nouvelle direction, et de l’absence de reprise en Chine.
Peu de dette au bilan
La direction d’Ipsos faisait toutefois état d’un carnet de commandes encourageant à la fin du trimestre, permettant de valider les objectifs annuels visant une croissance organique supérieure à celle de 2024 (1,3%) et une marge opérationnelle courante de 13% à périmètre constant, hors impact des acquisitions de l’année 2025. La société de bourse Portzamparc considère que l’intégration de BVA pourrait impacter la marge de 0,4 point cette année, ce qui la ramènerait autour de 12,6% avant une remontée progressive à partir de l’an prochain. Le consensus regroupé par Factset table de son côté sur un bénéfice de 218 millions d’euros, en hausse de 6,3% avec une progression du même ordre en 2026 (233 millions). Les ratios de valorisation restent toujours très abordables à moins de 9 fois les profits attendus en 2025 et un peu plus de 8 fois ceux espérés pour 2026, sachant que le modèle économique est particulièrement rentable et que la situation financière robuste (la dette de 57 millions d’euros à la fin de 2024 ne représentait que 4% des fonds propres) autorise de nouvelles acquisitions. Notons enfin que le cofondateur, Didier Truchot, ne détient plus que 11% du capital et qu’une opération sur le capital d’Ipsos reste possible.
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