Airbus : une visibilité sans égale
L’avionneur a encore étoffé son carnet de commandes vertigineux à l’occasion du salon du Bourget. Fort d’une trésorerie pléthorique, il prévoit aussi d’améliorer sa politique de retour de cash aux actionnaires. Le principal enjeu consistera à augmenter les cadences de production.

Le salon de l’aéronautique du Bourget qui vient de s’achever aura permis à l’avionneur européen de réaliser une belle moisson à un moment où Boeing, son principal concurrent américain, traverse une période de crise sans précédent. Parmi les principaux succès, Airbus a notamment été choisi par la compagnie Polonaise LOT pour lui fournir 40 appareils de la famille A220 et par le loueur saoudien AviLease pour une livraison de 30 A320 et de10 cargos A 350. De son côté, la compagnie VietJet lui a commandé 100 appareils A 320. Ces gains commerciaux viennent compléter un carnet de commandes qui portait sur 8.658 appareils à la fin de l’année dernière et qui représentait près de 10 années de chiffre d’affaires. Le principal enjeu pour Airbus consiste à honorer ce carnet de commandes dans les délais alors que sa production reste freinée par des perturbations dans sa chaîne d’approvisionnement (manque de moteurs, de d’aérostructures et d’équipement cabines). Le groupe avait d’ailleurs dû revoir en baisse ses objectifs de livraison l’an dernier avec 766 appareils finalement sortis de ses chaînes de production au lieu des 800 initialement envisagés. Pour 2025, la situation devrait continuer de s’améliorer au niveau des approvisionnements et Airbus vient de confirmer qu’il devrait pouvoir livrer 820 appareils commerciaux.
Un trésor de guerre de 11,8 milliards d’euros
Cette accélération devrait s’accompagner d’une amélioration de la rentabilité puisque la direction vise cette année un excédent brut d’exploitation d’environ 7 milliards d’euros contre 5,3 milliards en 2024, sachant que la performance de l’an dernier a été obérée par diverses provisions dont une de 900 millions sur la division spatiale, en cours de restructurations. Le cash-flow libre avant avances des clients devrait pour sa part se maintenir autour de 4,5 milliards d’euros. De quoi conforter une position financière déjà très robuste. A la fin de l’année dernière, la trésorerie nette avait progressé de plus de 1 milliard d’euros sur un an pour atteindre 11,8 milliards. Raison pour laquelle le groupe a décidé d’améliorer sa politique de retour aux actionnaires. Le taux de distribution des résultats va ainsi être porté dans une fourchette comprise entre 30% et 50% au lieu de 30% à 40% précédemment. Ce qui n’exclut pas des distributions exceptionnelles comme ce fut le cas au cours des deux dernières années (1 euro par action) et des rachats d’actions. En bourse, l’action capitalise certes 25 fois les profits attendus par le consensus Factset cette année, mais le multiple retombe à 18 fois en 2027 puis 15 fois à l’horizon 2028.
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