Biomérieux : vers un impact mesuré des droits de douane
Le spécialiste du diagnostic in vitro vient d’afficher cinq trimestres consécutifs de croissance à deux chiffres de ses ventes et devrait faire progresser ses résultats d’au moins autant cette année en dépit des droits de douane dont l’impact sera limité grâce à la présence aux Etats-Unis.

Dans un environnement économique incertain, Bioméreux présente un profil plutôt rassurant pour les investisseurs. Ses activités de diagnostic in vitro (systèmes, réactifs, logiciels et services), permettant de déterminer l’origine d’une maladie ou d’une contamination, ne sont pas vraiment dépendantes de la conjoncture. Et grâce à ses innovations, comme les panels respiratoires Biofire ou la nouvelle solution Spotfire, capable de détecter des pathologies respiratoires en quinze minutes, le groupe connait de beaux succès commerciaux dans le monde dentier. En particulier en Amérique du Nord où il réalise près de la moitié de son chiffre d’affaires (30% en Europe Afrique et Moyen-Orient, 15% en Asie et 5% en Amérique Latine). Cette exposition américaine peut poser des questions en pleine guerre commerciale, mais le groupe précise que 85% des solutions vendues aux Etats-Unis sont produites localement. Au niveau des ventes en Chine, qui ne représentent que 5% du total, Biomérieux n’est exposé aux droits de douane chinois que pour ses importations en provenance des Etats-Unis. Les risques liés à la guerre tarifaires paraissent donc gérables et le groupe ne semble pas concerné par la politique antivaccin de l’administration Trump ni par une éventuelle baisse du prix des médicaments.
Des effets de changes assez défavorables
Dans ce contexte, l’exercice 2025 se présente plutôt favorablement d’autant qu’il a débuté sur une croissance organique de 12,7% du chiffre d’affaires (cinquième trimestre consécutif de croissance à deux chiffres), permise par la dynamique des ventes de panels respiratoires et non respiratoires. La base installée de la gamme Biofire représentait 27.350 unités à la fin du trimestre et celle de la gamme Spotfire, 4.400 unités. Biomérieux semble donc bien parti pour tenir ses objectifs annuels visant une croissance du chiffre d’affaires d’au moins 7% à données comparables et une augmentation d’au moins 10% du résultat opérationnel courant contributif, toujours à périmètre et taux de changes constant. Il faudra néanmoins composer avec la forte baisse du dollar survenue depuis le début de l’année. En avril dernier, la direction avait revu à le hausse l’impact des changes (entre 35 et 40 millions d’euros sur le résultat opérationnel courant contributif au lieu de 30 millions précédemment) et il ne faut pas exclure qu’une nouvelle révision ait lieu lors de la publication des prochains résultats semestriels prévue le 4 septembre. D’après le consensus, le bénéfice pourrait malgré tout progresser d’environ 20% cette année, autour de 520 millions d’euros, et encore de 12% en 2026 à 585 millions. Sur cette base, la valorisation apparait un peu élevée à 27 fois et 24,3 fois les profits attendus pour 2025 et 2026, mais il en a toujours été ainsi compte tenu de la bonne visibilité sur les ventes et de la rentabilité élevée du modèle économique (marge opérationnelle de 17%). Sachant par ailleurs que la société n’est pas du tout endettée.
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