Dassault Aviation : des vents contraires à court terme mais bien intégrés dans les cours
L’avionneur est toujours ralenti par des difficultés dans sa chaîne d’approvisionnement ainsi que par l’incertitude liée aux tarifs douaniers. La baisse de 20% du cours de l’action par rapport à ses records offre toutefois une occasion d’entrer sur le dossier dans de bonnes conditions.

Les investisseurs ont préféré voir le verre à moitié vide à la lecture des comptes semestriels de l’avionneur, ce qui s’est traduit par une chute de près de 8% de l’action sur une seule séance. Par rapport à son récent record historique de 332 euros la baisse atteint 20%. Dassault Aviation a certes amélioré son chiffre d’affaires de 12,1% sur la période de l’année et son résultat opérationnel ajusté de 6%, mais le marché attendait mieux. En cause, la stabilité des livraisons d’appareils civils Falcon et la très faible progression des livraisons de Rafale (7 contre 6 un an plus tôt) que la direction explique par la persistance des perturbations dans la chaîne d’approvisionnement et la situation délicate de certains fournisseurs. Les prises de commandes de Falcon ont aussi déçu (8 appareils contre 11 l’an dernier), ce qui peut s’expliquer par l’attentisme des clients face à la menace des droits de douane. L’arrivée du nouveau modèle 6X pourrait redynamiser les commandes, à condition que les droits de douane appliqués par les Etats-Unis n’augmentent pas. En effet, 40% des ventes de Falcon sont réalisées avec une clientèle américaine et l’activité ne supporterait pas des taxes de de plus de 10%. Au point que le constructeur n’exclue pas de construire une unité d’assemblage localement.
Un carnet de commandes de 48,3 milliards d’euros
La situation n’est pas pour autant dramatique pour Dassault Aviation qui espère accélérer ses cadences de production au second semestre pour tenir les objectifs annuels visant une augmentation du chiffre d’affaires par rapport à l’an dernier avec 40 Falcon et 25 Rafale livrés. Un défi majeur mais pas impossible à relever. La publication semestrielle comporte par ailleurs des éléments rassurants comme la génération de cash-flow libre qui a presque doublé en un an pour atteindre 1,5 milliard d’euros, gonflant ainsi une trésorerie nette pléthorique qui se monte à 9,5 milliards. Une bonne partie de ce trésor de guerre résulte toutefois des acomptes reçus sur les commandes de Rafale à l’export, ce qui n’enlève rien à la robustesse du bilan. Autre évolution positive, le carnet de commandes à fin juin atteint désormais 48,3 milliards d’euros contre 43,2 milliards un an plus tôt et comprend la livraison de 239 Rafale (dont 186 à l’export) et de 75 Falcon. Il représente 7 années de chiffre d’affaires et l’on peut supposer que son montant va continuer de progresser alors que la France a relevé son budget défense de 3,5 milliards d’euros pour 2026 et de 3 milliards pour 2027. Les besoins d’équipements sont également importants dans de nombreux pays. En bourse, le titre ne capitalise plus que 20 fois les profits attendus pour cette année et 16 fois ceux espérés pour l’an prochain alors que la valeur de la participation de 26,6% dans Thales couvre déjà les deux tiers de la capitalisation boursière.
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