Publicis : une surperformance mal récompensée
Contrairement à son concurrent WPP, le géant français de la publicité continue d’engranger les contrats sur un marché devenu plus difficile, grâce à l’avance prise dans le digital et l’intelligence artificielle. La baisse du titre survenue malgré le relèvement des objectifs parait sévère.

Les investisseurs ont eu la dent dure avec Publicis en sanctionnant l’action d’une baisse de plus de 6% le jour de la présentation des comptes du premier semestre. Alors que quelques jours plus tôt, le concurrent britannique WPP avait lancé un avertissement sur ses résultats annuels en prévoyant un recul de son chiffre d’affaires compris entre 3% et 5% et une baisse de 1,75 point de sa marge opérationnelle, le groupe français a au contraire relevé son objectif de croissance organique pour 2025 à près de 5% contre une fourchette de 4% à 5% précédemment. La guidance d’une légère amélioration de la marge opérationnelle par rapport au niveau de 18% atteint en 2024 a par ailleurs été confirmé, ce qui fait de Publicis le groupe le plus rentable de son secteur. Sur la première partie de l’année, Publicis est resté particulièrement dynamique sur le plan commercial avec une croissance organique des revenus de 5,4% et des gains records de nouveaux budgets permis par l’avance prise par le groupe dans le domaine du digital et de l’intelligence artificielle. Le taux de marge opérationnelle a lui aussi atteint un nouveau record à 17,4% contre 17,3% un an plus tôt, tandis que le cash-flow libre avant variation du besoin en fonds de roulement a augmenté de 11,3% pour atteindre 828 millions d’euros.
Une valeur de rendement
Les analystes attendaient visiblement des perspectives encore plus flamboyantes et ont été déçus par l’anticipation d’une performance négative pour la filiale Sapient (spécialisée dans la transformation technologique des entreprises) pour l’ensemble de l’année. La prévision annuelle de Publicis sous-entend, il est vrai aussi, un ralentissement sur la deuxième partie de l’année liée à une probable réduction des dépenses publicitaires. Il n’en demeure pas moins que Publicis devrait se maintenir sur le chemin de la croissance avec des marges très confortables. Le consensus regroupé par Factset table encore sur une progression de plus de 6% du bénéfice cette année à 1,76 milliard d’euros, avant une nouvelle hausse de plus de 5% en 2026 à 1,86 milliard. Des prévisions valorisées seulement 12 fois et 11,4 fois sur la base du cours de bourse actuel, qui marque un repli de près de 20% depuis le début de l’année. Grâce à la forte rentabilité de son modèle économique et à sa solide génération de cash, Publicis devrait même pouvoir augmenter une nouvelle fois son dividende en 2026 par rapport à celui de 3,60 euros par action vers cette année. Il procure un beau rendement de plus de 4%.
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