Tandis que de nombreux secteurs ralentissent, Robertet a accéléré l’allure au deuxième trimestre avec une progression de 10% de ses ventes, faisant suite à une hausse de 5,5% sur les trois premiers mois de l’année. C’est la division matières premières (26% des facturations) qui s’est montrée la plus dynamique avec une croissance de 14,4% sur l’ensemble du semestre. Elle profite d’une demande toujours soutenue des clients de la parfumerie fine. La division arômes (35% des ventes) n’est pas en reste avec une progression de 10% sur six mois. Quant au débouché de la parfumerie classique (36% des facturations), elle a stagné en raison du ralentissement du marché Nord-américain, encore marqué par des effets de stocks. La toute récente division santé et beauté est encore marginale (moins de 3% des facturations) mais elle progresse de plus de 9% sur le semestre et la direction espère doubler sa taille d’ici à 2030. Il faudra attendre le 11 septembre pour connaitre les résultats qui devraient traduire une amélioration de la rentabilité dans un contexte de détente du prix des matières premières et au regard de la discipline sur les coûts engagée par la société. L’an dernier, la marge d’excédent brut s’était déjà améliorée de 1 point pour atteindre 19,4% des ventes, tandis que le bénéfice avait fait un bond de 20% pour se hisser à plus de 90 millions d’euros.

Un capital désormais verrouillé

Pour 2025, le consensus regroupé par Factset table sur un bénéfice de 94 millions avant le franchissement du seuil des 100 millions en 2026. Des prévisions capitalisées généreusement 17,4 fois et 16 fois sur la base des cours actuels mais la valorisation n’a rien d’excessif si l’on tient compte des perspectives favorables. Pour la première fois en mai dernier, le leader mondial des matières naturelles pour parfums et arômes a organisé un « Capital markets day » pour les investisseurs et il s’est montré particulièrement optimiste au regard du potentiel de croissance offert par de nouvelles régions comme le Brésil, l’Indonésie, la Chine, le Mexique, le Moyen-Orient ou l’Afrique. L’acquisition de Sonarome en Inde va aussi donner une nouvelle impulsion. Toutes ces régions devraient progresser de 10% par an au cours des prochaines années et permettre une croissance de 5% à 7% par an du chiffre d’affaires total qui pourrait ainsi osciller entre 1,1 et 1,2 milliard d’euros à l’horizon 2030. Dans le même temps, la marge d’excédent brut d’exploitation devrait franchir le cap des 20%. Grâce à son modèle très profitable, Robertet devrait par ailleurs pouvoir bientôt se désendetter totalement après avoir emprunté il y a trois ans pour racheter une partie de ses actions et asseoir le contrôle de la famille Maubert. Celle-ci détient plus de 32% du capital et 54% des droits de vote. L’arrivée récente de la famille Peugeot et du Fonds Stratégique de Participation dans le tour de table (7,1% du capital chacun) ont en revanche éloigné toute tentative d’OPA hostile.

Notre conseil : achetez Robertet à 810 euros pour viser 950 euros à un horizon de 18 mois. Codes : FR0000039091 et RBT.