Comme prévu, le chiffre d’affaires de la Française de l’Energie (FDE) a légèrement baissé de 7% sur l’exercice 2024/2025 clos le 30 juin dernier pour atterrir à 29,2 millions d’euros. Le repli de 35% du prix de l’électricité sur la période (par rapport à une base de comparaison élevée) en est le principal responsable et a freiné les revenus issus de la production d’électricité malgré la mise en service en mars dernier de la première centrale photovoltaïque du groupe en Norvège, où plusieurs chantiers de centrales photovoltaïques ont été engagés et où la société a fait l’acquisition d’Alltec, un spécialiste de solutions d’ingénierie et d’approvisionnement doté d’une expertise reconnue dans le biogaz, l’hydrogène et l’ammoniac.

Les revenus issus de la production de gaz ont de leur côté augmenté de 9% pour atteindre 8 millions d’euros. Rappelons que la Française de l’Energie s’appuie sur un modèle intégré, associant production d’énergie, capture et valorisation de CO2 et solutions énergétiques sur mesure. Il s’agit de produire de l’énergie bas carbone issue des sites de production basés en France, en Belgique, en Bosnie et en Norvège, une partie de l’électricité provenant de la récupération de gaz de mine.

Il faudra attendre le 23 octobre pour connaitre les résultats qui s’inscriront en retrait mais pas dans les mêmes proportions qu’au premier semestre (le résultat opérationnel avait été divisé par deux) car si les facturations ont chuté de 30% sur le premier semestre, elles ont augmenté de 21% sur la deuxième partie de l’exercice. Le consensus table donc sur un bénéfice annuel de 6,6 millions d’euros, en baisse de 31%.

Accord majeur avec le cimentier Cemex

Les perspectives à moyen terme restent intactes dans la mesure où le marché de l’électricité s’est stabilisé et où les relais de croissance de la société se mettent en place. En France, quatre unités de cogénérations supplémentaires s’apprêtent à être mises en service dans les hauts de France avec une contribution significative au chiffre d’affaires dès 2026. En Norvège, l’intégration sur 12 mois de la société Alltec, acquise en février dernier, va aussi avoir un impact important, de même que la montée en puissance des autres projets photovoltaïques, de gaz naturel renouvelable et d’hydrogène en cours. La Norvège pourrait ainsi contribuer pour plus de 50 millions d’euros de chiffre d’affaires dans le futur. A fin juin, le pipeline de projets sécurisés dépassait les 100 millions d’euros. L’objectif de générer un chiffre d’affaires de 175 millions d’euros à l’horizon 2030 reste donc pour le moment à portée de main.

La société a par ailleurs conclu en juin dernier un partenariat stratégique majeur avec le groupe cimentier Cemex pour lui proposer sa technologie de capture cryogénique du carbone permettant de décarboner ses émissions de gaz de combustion industriels sur ses sites polonais. Le chiffre d’affaires lié à cette opération à l’horizon 2028 a été estimé entre 8 et 10 millions d’euros par an. Mais le potentiel de l’accord est plus important puisque l’objectif des deux groupes est de déployer cette technologie dans toutes les cimenteries européennes de Cemex qui a même prévu d’investir 20 millions d’euros dans la filiale Cryo Pur de la FDE.

Tous les projets en cours de la FDE peuvent être autofinancés. La société dispose en effet d’un bilan solide avec un endettement net contenu à 55% des fonds propres. La prévision de 10,5 millions d’euros de bénéfices attendus pour l’exercice 2025/2026 par le consensus Factset fait ressortir un multiple de capitalisation d’un peu plus de 15 fois mais le multiple repasserait sous 10 fois à l’horizon 2026/2027.

Notre conseil : achetez Française de l’Energie à 29,50 euros pour viser 36 euros à un horizon de 18 mois. Codes : FR0013030152 et FDE.