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Ipsen : L’année 2025 sera meilleure que prévu

Le groupe biopharmaceutique a révisé en hausse ses objectifs annuels de chiffre d’affaires et de marge opérationnelle lors de la présentation de comptes semestriels solides mais boudés par les marchés. Le dossier apparait toujours sous-évalué au regard de la rentabilité élevée et de la trésorerie au bilan.

Les effets d’annonce n’ont pas suffi à convaincre les investisseurs qui ont sanctionné l’action Ipsen d’une baisse de 7,25% le 31 juillet dernier. Le groupe biopharmaceutique présent dans trois domaines thérapeutiques (oncologie, maladies rares et neurosciences) a pourtant revu à la hausse ses objectifs annuels et de façon assez significative puisqu’il table désormais sur une croissance des ventes d’au moins 7% à taux de changes constants (au lieu de au moins 5%) et sur une marge opérationnelle de plus de 32% (au lieu de plus de 30%). Il faut dire que les chiffres du premier semestre ressortent bien supérieurs aux attentes. L’activité a progressé de 9,7% et de 11,4% à données comparables, portée par le dynamisme des ventes du produit phare, Somatuline (+12,7% sur le semestre). Ce traitement préconisé pour la réduction des hormones de croissance profite toujours des difficultés d’approvisionnement du générique concurrent en Amérique du nord et en Europe.

L’autre produit vedette, Decapeptyl (cancer de la prostate) a de son côté stagné, tandis que les ventes de Dysport évoluent sur une tendance positive, notamment pour la partie esthétique (correction des rides). C’est toutefois le pôle maladies rares (le plus petit) qui signe la meilleure performance avec des ventes quasiment doublées sur le semestre grâce à la montée en puissance des nouveaux traitements (+ 52,9% pour Bylvay qui traite la cholestase intrahépatique). Compte tenu d’une bonne maîtrise des frais commerciaux et des frais généraux, la marge opérationnelle s’est améliorée de 3,6 points sur le semestre pour représenter 36% du chiffre d’affaires, tandis que le cash-flow libre a grimpé de 22,8% pour atteindre 483 millions d’euros, ce qui permet à Ipsen d’afficher une position de trésorerie nette positive de 487 millions à fin juin.

Une capacité d’acquisitions intacte

Les investisseurs ont préféré voire le verre à moitié vide en ne retenant que le ralentissement de la croissance de Somatuline et de Dysport entre le premier et le deuxième trimestre, ainsi que la baisse de 3,3% de Decapeptyl au deuxième trimestre. La prévision annuelle de la direction intègre implicitement une performance moins robuste sur la deuxième partie de l’année, en particulier sur Somatuline qui va voir la concurrence des génériques monter en puissance, ce qui ne constitue pas une vraie surprise. Pour compenser ce phénomène, Ipsen peut compter sur de nouveaux relais de croissance. Le laboratoire vient notamment de recevoir l’approbation de la commission européenne pour son produit Cabometyx, préconisé dans les tumeurs neuroendocrines avancées préalablement traitées. Les recherches sur Tovorafenib (inhibiteur de protéine) et LANT (dystonie cervicale) ont également connu de belles avancées.

La transition en cours dans le portefeuille de molécule d’Ipsen parait largement intégrée dans la faible valorisation du dossier en bourse alors que la valeur d’entreprise ne représente que 6,4 fois l’excédent brut d’exploitation attendu pour cette année. Elle n’intègre pas non plus la trésorerie pléthorique au bilan qui représente plus de 5% de la capitalisation boursière et donne les moyens au groupe de réaliser de nouvelles acquisitions (après celle d’Albireo pour près de 900 millions d’euros) pour trouver d’autres relais de croissance.

Notre conseil : achetez Ipsen à 105 euros pour viser 125 euros à un horizon de 18 mois. Codes : FR0010259150 et IPN.

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