Spie : un repli opportun pour se positionner
La correction survenue sur le titre du leader indépendant des services multitechniques dans les domaines de l’énergie et des communications après ses récents records offre une fenêtre intéressante pour entrer sur le dossier. L’action Spie permet de miser sur la relance en Allemagne et la transition énergétique.

Après un parcours boursier exemplaire qui l’a propulsé jusqu’à un record de 54,55 euros le 13 août dernier, l’action Spie vient d’essuyer de lourdes prises de bénéfices pour s’échanger autour de 48 euros. Depuis le début de l’année, elle progresse encore de plus de 50% mais son potentiel vient de se reconstituer avec la baisse généralisée des actions françaises provoquée par l’annonce du prochain vote de confiance de la politique du gouvernement à l’Assemblée nationale, ouvrant la voie à une nouvelle crise politique. Pourtant, Spie n’est pas tant exposé à la France qu’on pourrait le croire. Le spécialiste des services multitechniques qui accompagne ses clients dans la gestion de leurs réseaux énergétiques et numériques a désormais plus de poids en Allemagne, devenue le premier contributeur à la production du groupe au premier semestre 2025 après une croissance de 15%. L’Allemagne représente plus du tiers de la production et devrait continuer de monter en puissance avec les plans de relance budgétaires prévus outre Rhin, notamment dans les domaines des infrastructures. Plus généralement, Spie profite aussi des investissements des entreprises et des Etats dans la transition énergétique dont il est devenu un acteur incontournable.
Hausse de 20% de l’acompte sur dividende
Au cours du premier semestre 2025, tous les voyants financiers ont évolué dans le vert. La croissance organique de la production a même accéléré entre le premier trimestre (+2,1%) et le deuxième (+2,6%), tandis que les acquisitions bolt-on, partie intégrante de la stratégie du groupe, ont porté la progression à 5,8%. Grâce à une bonne maitrise des charges, et à une discipline de prix intacte, la marge d’excédent brut d’exploitation s’est améliorée de 0,4 point pour se hisser à 6% et le cash-flow libre s’est amélioré de 103,4 millions d’euros. Spie a ainsi terminé le semestre avec un endettement net équivalent à 1,9 fois l’excédent brut d’exploitation, un ratio en nette amélioration par rapport à celui de juin 2024 (2,4 fois) qui lui permet de poursuivre sa politique d’acquisitions sur un marché encore très morcelé. La direction a ainsi confirmé l’objectif d’une production annuelle de plus de 10 milliards d’euros et précisé la cible de marge d’excédent brut d’exploitation attendue désormais à au moins 7,6% contre 7,2% en 2024 (la dernière indication portait sur une expansion de la marge sans plus de précision). En gage de confiance, l’acompte sur dividende détaché le 16 septembre prochain va être amélioré de 20% à 0,30 euro par action, de sorte que le dividende total prévisionnel fait ressortir un rendement de 2,5%. Compte tenu du positionnement de Spie sur les marchés porteurs de la transition énergétique et de la transformation numérique, la valorisation (16,5 fois les profits estimés pour 2025 et 14,5 fois ceux attendus pour 2026) n’a rien d’excessif.
Notre conseil : achetez Spie à 46 euros pour viser 55 euros à un horizon de 18 mois. Codes : FR0012757854 et SPIE.