Orange : le prix de la visibilité !
L’opérateur télécom présente un profil défensif indéniable face aux droits de douane et au risque politique en France. Le coût de la dette mérite néanmoins une certaine attention mais il ne devrait pas remettre en cause la politique de distribution généreuse et régulière. Le rendement atteint 5,5%.

Après un parcours remarquable depuis le début de l’année et une hausse de plus de 40%, l’action Orange vient d’essuyer des prises de bénéfices dans le sillage de la baisse des marchés et en raison de la structure de bilan traditionnellement endettée du groupe, comme pour la plupart des acteurs du secteur et de ceux appartenant aux « Utilities » d’une manière générale. L’incertitude politique en France a en effet des conséquences sur le niveau des taux à long terme qui a remonté de près de 10 points de base en quelques jours, ce qui pourrait avoir des conséquences sur le coût de refinancement des groupes endettés. A fin juin, le coût moyen de la dette brute de l’opérateur français était de 3,06%. Il pourrait éventuellement progresser à l’avenir si la crise politique en France prend de l’ampleur, mais il ne s’agit pas d’un handicap majeur dans la mesure où l’endettement net d’Orange reste raisonnable à 23,29 milliards d’euros à fin juin, soit 1,88 fois l’excédent brut d’exploitation, niveau inférieur à l’objectif moyen terme de 2 fois fixé par le groupe. Orange, qui a réalisé l’essentiel de ses investissements dans la fibre, dégage en outre désormais un cash-flow solide (1,67 milliard d’euros au premier semestre, en hausse de 7,7%, avec un objectif confirmé à 3,6 milliards sur l’ensemble de l’exercice).
Un groupe insensible aux droits de douane
Sur le plan de l’activité, Orange intervient sur un marché mature en France mais en forte croissance dans d’autres régions comme l’Afrique/Moyen Orient où l’activité progresse à deux chiffres depuis 10 semestres. Sur la première moitié de l’exercice 2025, la France a reculé de 2,2% mais la zone Afrique/Moyen Orient continue de monter en puissance avec une hausse de 12,8%, ce qui a permis une petite croissance organique globale de 0,3% du chiffre d’affaires et une amélioration de 3,8% de l’excédent brut d’exploitation. Forte de cette orientation favorable, la direction a relevé son objectif de croissance de l’excédent brut d’exploitation à plus de 3% pour 2025 (contre environ 3% précédemment). La politique de distribution a par ailleurs été confirmée avec un dividende plancher déjà fixé à 0,75 euro au titre de l’exercice 2025 dont un acompte de 0,30 euro sera versé le 4 décembre. Le rendement minimum atteint 5,5%. Le dossier est devenu moins bon marché qu’il y a un an mais la valorisation reste raisonnable à un peu plus de 11 fois les profits estimés pour l’an prochain sachant que l’activité n’est pas concernée par les droits de douane et est relativement peu cyclique ce qui est appréciable dans le contexte d’incertitude actuel.
Notre conseil : achetez Orange à 13,20 euros pour viser 1 euros à un horizon de 18 mois. Codes : FR0000133308 et ORA.