Christian Dior : la décote persiste !
Le holding de contrôle de LVMH affiche toujours une décote de 17% par rapport à la valeur de ses actifs qui devrait disparaitre en cas de fusion entre les deux sociétés. En attendant, le rendement de la maison-mère est supérieur à celui de sa filiale.

Il y a longtemps que le secteur du luxe n’avait pas joué le rôle de locomotive à la bourse de Paris. Depuis un mois, les actions LVMH et de sa maison-mère, Christian Dior, ont rebondi de plus de 11% alors que l’indice CAC 40 a quasiment stagné dans le même temps. Le retour du risque politique en France explique largement cette différence. Alors que plusieurs secteurs de la cote françaises pourraient souffrir d’un affaiblissement de la conjoncture en France (les banques, les concessions, le BTP…), le luxe présente l’avantage d’une forte internationalisation. En 2024, la France n’a représenté que 8% du chiffre d’affaires de LVMH, loin derrière les Etats-Unis (25%), l’Asie (28%) ou le Japon (9%). Les valorisations des valeurs du luxe sont par ailleurs redevenues plus raisonnable en raison du ralentissement du marché, plusieurs groupes (dont LVMH) ayant basculé en croissance négative depuis plusieurs trimestres du fait d’une demande plus faible aux Etats-Unis et en Chine (disparition de la clientèle aspirationnelle). Le point bas semble toutefois avoir été atteint et les marques les plus puissance qui ont préservé leur désirabilité comme Louis Vuitton et Christian Dior ont les moyens de rebondir.
Un bilan sans dette
Les actions Christian Dior et LVMH sont intimement corrélées dans la mesure où Christian Dior n’a que pour seuls actifs une participation de 41,8% (56,7% des droits de vote) dans le numéro un mondial du luxe et une trésorerie nette qui se montait à 145 millions d’euros à la fin de l’exercice 2024. Les résultats des deux groupes sont donc très comparables, Christian Dior consolidant ceux de sa filiale à hauteur de sa participation. En bourse, Christian Dior se traite toutefois avec une décote de 17% par rapport à la valeur de ses actifs (notamment la participation de 41,8% dans LVMH valorisée à son cours de bourse). Cette décote n’est pas vraiment justifiée d’autant que malgré un flottant réduit à 2,5% (le groupe familial Arnault détient 97,5% depuis son OPA de 2017), le titre est assez liquide à la bourse de Paris. Une fusion entre Christian Dior et LVMH ne peut être exclue à terme et annulerait la décote. En attendant, les deux sociétés versent le même dividende à leurs actionnaires soit 13 euros par action au titre de l’exercice 2024. L’action Christian Dior qui est moins chère que LVMH offre par conséquent un meilleur rendement, de l’ordre de 2,6%.
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