Accor : très décoté par rapport au secteur
Le titre a essuyé de grosses prises de bénéfices après sa publication semestrielle montrant sa vulnérabilité aux taux de changes. Les catalyseurs pour un rebond restent néanmoins importants et la décote par rapport au secteur s’est creusée.

L’action Accor ne s’est pas remise de la publication des résultats semestriels qui lui ont valu une baisse de près de 15% en seulement deux séances. Si l’évolution du revenu par chambre (le fameux RevPar) a été satisfaisante sur la première moitié de l’exercice, avec une progression de 4,6% sur un an, toujours portée par le pôle Luxe & Lifetstyle (+7%) et dans une moindre mesure par le pôle Premium Milieu de gamme (+2,9%), la dernière ligne du compte de résultat a déçu, le bénéfice ayant reculé de 8% à 233 millions d’euros en raison de la non récurrence de certains produits exceptionnels survenus un an plus tôt mais aussi de pertes de changes et d’un effet négatif de changes sur la rentabilité opérationnelle. La direction a prévenu que l’exercice 2025 dans son ensemble sera impacté, au niveau de l’excédent brut d’exploitation, à hauteur de 60 millions d’euros par les changes, dont 21 millions au premier semestre. Accor a par ailleurs rétréci sa fourchette de prévision de croissance de l’excédent brut d’exploitation (entre 9% et 10% au lieu de 9% à 12% précédemment), mais sans inclure l’effet de change. Les marchés ont d’autant plus mal réagi à ces annonces que l’action Accor avait réalisé un beau parcours pour revenir sur ses plus hauts historiques à plus de 50 euros.
Retour aux actionnaires
La sanction commence toutefois à devenir excessive dans la mesure où l’activité devrait rester bien orientée (hausse attendue du RevPar de 3% à 4% sur l’ensemble de l’exercice). La feuille de route pour 2026 et 2027 dressée il y a deux ans n’est pas remise en cause non plus (croissance moyenne du RevPar de 3% à 4% par an, croissance de l’excédent brut d’exploitation courant entre 9% et 12%). Surtout, le dossier devrait bénéficier de plusieurs catalyseurs. A commencer par la politique de retour aux actionnaires. Le groupe a prévu une enveloppe de 440 millions d’euros pour racheter ses propres actions en 2025. Sur la base d’une distribution de 50% du cash-flow libre récurrent, le dividende au titre de l’exercice 2024 a par ailleurs progressé de 6,7% à 1,26 euro par action. Sur la période 2023 à 2027, le retour aux actionnaires devrait atteindre au total 3 milliards d’euros. Enfin, une partie du patrimoine immobilier du groupe (valorisé plus de 7 milliards d’euros avant la dette de 3 milliards) est logée dans la filiale à 30% AccorInvest qui pourrait être cédée. Le produit de cette cession pourrait être redistribué. Le groupe pourrait aussi introduire en bourse sa co-entreprise d’hôtellerie Lifestyle et Loisirs (Ennismore) dont la valeur est estimée à plusieurs milliards d’euros. Notons aussi que Accor est très décoté par rapport à ses concurrents avec une valeur d’entreprise équivalente à 12,5 fois l’excédent brut d’exploitation attendu cette année contre 16,7 fois pour Marriott et 17 fois pour Intercontinental.
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