Sanofi : une déception à relativiser
L’action du laboratoire a été durement sanctionnée après les résultats mitigés de son traitement amlitelimab contre la dermatite atopique. Il dispose néanmoins d’autres projets en développement susceptible de prendre le relais de son produit vedette dupixent. La valorisation est l’une des plus faible du secteur et le rendement atteint 5%.

Mauvaise nouvelle pour Sanofi ! L’étude de phase 3 de son traitement amlitelimab contre la dermatite atopique (exczéma) a révélé des résultats mitigés, bien que tous les critères d’évaluation aient été atteints. Les mesures d’efficacité de ce traitement se sont avérées inférieures aux prévisions et plus faibles que celle du dupixent, le produit vedette du groupe, également préconisé contre la dermatite atopique mais aussi pour plusieurs autres indications. L’action a chuté de 8,3% jeudi 4 septembre car l’amlitelimab était considéré par les investisseurs comme le successeur du dupixent, lorsque le brevet de ce dernier aura expiré.
Rappelons que sur le premier semestre, le dupixent a généré à lui seul un chiffre d’affaires de 7,3 milliards d’euros, en progression de 20,7%, soit 36% des ventes totales de Sanofi. L’avenir de l’amlitelimab n’est cependant pas totalement compromis. Le traitement offre l’avantage d’une administration moins fréquente et moins contraignante pour les patients réfractaires.
Des perspectives revues à la hausse pour 2025
Les autres relais de croissance de Sanofi commencent par ailleurs à se mettre en place puisque les ventes des nouveaux lancements pharmaceutiques ont progressé de 39,8% sur le premier semestre, grâce notamment au dynamisme d’ALTUVIIIO (+95%), préconisé contre l’hémophilie A. Trois autres traitements sont en étude de phase 3, notamment le tolebrutinib dans le traitement de la sclérose en plaques primaire progressive.
Pour renforcer son portefeuille, Sanofi s’autorise aussi des acquisitions. Il vient de racheter Blueprint, un spécialiste des maladies rares, en attendant de mettre la main sur Vigil, spécialisé en neurologie. La direction a relevé sa prévision de croissance du chiffre d’affaires pour cette année (pourcentage à un chiffre élevé au lieu de « moyen élevé » précédemment) et vise toujours une croissance du bénéfice par action dans la fourchette basse d’un pourcentage à deux chiffres, malgré les charges liées aux activités récemment acquises.
En bourse, l’action Sanofi n’était déjà pas très chère. Après le regain de faiblesse, la valeur d’entreprise n’est plus que de 7,7 fois l’excédent brut d’exploitation attendu cette année contre des multiples de 11,3 fois pour Roche, 12,3 fois pour Novartis ou encore 13,8 fois pour AstraZeneca. Le dividende devrait à nouveau progresser l’an prochain alors qu’il offre déjà un rendement de 5%
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