Le holding de la famille Peugeot souffre dans une conjoncture difficile. Son résultat net consolidé au premier semestre est ressorti à 121,5 millions d’euros, en recul de près de 47% sur un an. Une évolution qui résulte de la baisse des dividendes reçus des participations (177,1 millions d’euros contre 368,6 millions au premier semestre 2024) et par la hausse des charges financières (qui atteignent 76,3 millions d’euros) liée à l’appréciation de l’euro face au dollar.  

L’actif net réévalué – indicateur-clef pour une société d’investissement – s’est élevé à 157,9 euros par action, en repli de 13,6% par rapport à celui de fin 2024. La valorisation de la participation de 7,7% dans Stellantis est passée de 2,17 milliards d’euros au 31 décembre dernier à 1,46 milliard au 30 juin. Actif patrimonial de Peugeot Invest, cette ligne représente 32% de l’actif brut du holding.  

Le portefeuille d’investissements a dans l’ensemble bien résisté, maintenant sa valeur à 3 milliards d’euros, soit 67% de l’actif brut. Les lignes Lisi et Spie se sont fortement appréciées. La valorisation des actifs non cotés est restée stable à taux de change constant, et celle des fonds d’investissement a continué de progresser à taux de change constant.  

L’endettement brut continue de se réduire avec les cessions d’actifs, à 586 millions d’euros (soit 20% de la valeur du portefeuille d’investissements) au 30 juin, contre 697 millions fin 2024 et 975 millions fin 2023. Par ailleurs, le groupe précise qu’il disposait au 30 juin de lignes de crédit non tirées représentant un montant disponible de 935 millions, ce qui accroît sa flexibilité financière pour saisir des opportunités d’investissements.  

Un portefeuille en voie de simplification

Au cours du semestre, Peugeot Invest a commencé à faire évoluer sa stratégie pour la rendre plus dynamique. L’équipe dirigeante explique qu’elle s’articule autour de 5 piliers : consolidation autour de l’investissement en fonds propres (cœur de métier du holding), concentration accrue du portefeuille, renforcement de l’influence sur les participations non cotées, sectorisation et spécialisation des équipes, gestion active autour de leviers de création de valeur.  

Récemment, Peugeot Invest a cédé le solde de sa participation dans Spie et a poursuivi son désengagement de Lisi. Le groupe a aussi commencé à se désengager de certains de ses co-investissements – dont sa participation dans l’opérateur de tours télécoms IHS -, et a initié la rationalisation de son portefeuille de fonds d’investissement.  

Parallèlement, Peugeot Invest a finalisé un investissement d’environ 105 millions d’euros, représentant plus de 19% du capital, dans Novétude, acteur de l’enseignement supérieur spécialisé dans les formations paramédicales. Il a aussi investi 125 millions de dollars dans BroadStreet Partners, un courtier d’assurance aux Etats-Unis.  

Le titre Peugeot Invest a repris 5% en trois mois, mais perd encore 37% par rapport à son plus-haut sur trois ans, à 119,6 euros, le 21 mars 2024.  

Au cours actuel, la décote du holding ressort à 52% par rapport à l’actif net réévalué du 30 juin. Ce niveau a été déjà été atteint dans l’histoire du groupe mais offre un bon point d’entrée sur la valeur dans une optique de moyen terme. Certes, Peugeot restera très dépendant du redressement de Stellantis, mais la rotation accrue des actifs devrait améliorer la performance du portefeuille, autant que sa lisibilité.  

Notre conseil. Achetez Peugeot Invest à 72 euros pour viser 85 euros à un horizon de 18 mois. Codes FR0000064784 et PEUG.  

Olivier Dauzat