Derichebourg : des atouts malgré tout !
La révision en baisse des objectifs financiers pour l’exercice 2024/2025 a logiquement pesé sur l’action du spécialiste du recyclage des métaux qui revient sur des niveaux attractifs au regard de la capacité bénéficiaire structurelle du groupe et de la qualité de son outil industriel.

L’avertissement lancé le 2 septembre dernier par Derichebourg a logiquement pénalisé l’action qui a depuis baissé d’environ 6%. Le spécialiste du recyclage des métaux prévoit désormais pour l’exercice clos le 30 septembre un excédent brut d’exploitation compris entre 300 et 310 millions d’euros au lieu de 350 millions prévus initialement. En cause, le maintien des droits de douane à un niveau élevé, en particulier pour l’aluminium et le cuivre (50%) qui a compromis le regain d’activité économique prévu. La baisse du dollar par rapport à l’euro a par ailleurs entrainé une baisse des cours des matières premières exprimés en euros. Enfin, la Commission européenne a été jusqu’à maintenant impuissante à réguler les importations de semi-produits sidérurgiques chinois en Europe. Dans ce contexte, le consensus s’est ajusté à la baisse et table sur une baisse d’un tiers du bénéfice annuel à 82 millions d’euros. Une prévision capitalisée à peine plus de 10 fois sur la base des cours actuels. Pour 2025/2026, le ratio retomberait même à moins de 8 fois sur la base d’une prévision de résultat à 111 millions.
Une dette sous contrôle
Le potentiel du marché de Derichebourg reste intact à moyen terme grâce au rôle que peut jouer la filière électrique de production d’acier en matière d’empreinte environnementale et à l’implication des métaux traités par le groupe dans la transition énergétique. Le cuivre en est un bon exemple et son prix a vivement rebondi ces derniers jours à la suite d’un incident survenu dans l’une des plus grandes mines du monde située en Indonésie, ce qui devrait améliorer la performance de la fin de l’exercice 2024/2025 et du début de l’exercice 2025/2026. La décision de la Commission européenne de réduire de moitié les quotas d’importations d’acier étranger et d’augmenter les droits de douane actuels de 25% pour les porter jusqu’à 50% afin de soutenir la production d’acier locale constitue un autre catalyseur. Derichebourg est par ailleurs doté d’un outil industriel très puissant lui permettant d’être l’un des acteurs les plus compétitifs de son secteur. La situation financière est désormais maitrisée. Estimé à 600 millions d’euros à la fin de l’exercice, l’endettement net ne représente que 2 fois l’excédent brut d’exploitation attendu et 55% du montant des fonds propres. Notons d’ailleurs que la capitalisation boursière du groupe décote de 25% sur les fonds propres, ce qui n’est pas justifié au regard de la capacité de Derichebourg à rester profitable même dans les environnements de marché moins favorables.
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