Jacquet Metals: un pari sur la reprise allemande
Les conditions de marché restent difficiles pour le distributeur d’aciers spéciaux, qui demeure néanmoins rentable. L’amélioration de la conjoncture en Allemagne l’an prochain entraînerait un fort levier sur les profits. La valeur offre un net potentiel de rebond.

Le distributeur d’aciers spéciaux a dévoilé des comptes trimestriels mitigés. Son chiffre d’affaires de juillet à septembre a cédé 6% à 441 millions d’euros. Si les volumes distribués ont augmenté sur un an de 2,1%, les prix ont plié de 8,1%.
La division IMS Group, spécialisée dans la distribution d’aciers mécaniques, est particulièrement affectée par le ralentissement de l’activité industrielle sur le marché allemand. Les divisions Jacquet et Stappert, dédiées à la distribution d’aciers inoxydables, ont globalement bien résisté. Les volumes distribués par Jacquet bénéficient du positionnement de la division en Asie et surtout en Amérique du Nord, où elle réalise 34% de ses facturations.
Le distributeur parvient à préserver sa rentabilité. La marge brute du trimestre a représenté 23,5% du chiffre d’affaires, au lieu de 22,5% au troisième trimestre 2024.
Grâce à la baisse de la structure de coûts et à l’arrêt de la distribution de certaines gammes de produits à faible valeur ajoutée, la marge opérationnelle courante a même grignoté 0,3 point à 2,5%.
Quant au résultat net du trimestre, il s’est élevé à 3 millions d’euros, contre 1 million un an auparavant. Sur les neuf premiers mois de l’exercice, il est ressorti à 9 millions, au lieu de 4 millions au cours de la même période de 2024.
Décote sur fonds propres
Dans une conjoncture incertaine, Jacquet Metals maintient une structure financière solide. Au cours des neuf premiers mois de l’année, il a généré un flux de trésorerie d’exploitation positif de 60 millions d’euros. Son endettement net de 170 millions d’euros représente 26% des fonds propres, contre 27% à fin 2024.
Le cash est là. A fin septembre, la trésorerie s’élevait à 169 millions d’euros pour des lignes de crédit de 742 millions (dont 404 millions non utilisés).
La visibilité à court terme reste faible. Les dirigeants évoquent un contexte géopolitique et économique “perturbé et incertain”. Ils donneront la priorité dans les mois à venir à la préservation de la solidité financière et à la poursuite de la politique d’investissement et de développement.
En Bourse, Jacquet Metals demeure un excellent véhicule pour “jouer” la reprise de l’économie allemande, réalisant 32% de son chiffre d’affaires outre-Rhin (et seulement 10% en France, 8% en Italie et 7% en Espagne).
L’Allemagne va progressivement bénéficier des divers plans de relance annoncés cette année, et d’après le gouvernement du chancelier Merz, son PIB pourrait grimper de 1,3% l’an prochain, après +0,2% en 2025.
L’accélération des volumes devrait entraîner un fort effet sur la profitabilité du groupe. Le bureau d’études de Portzamparc table sur un chiffre d’affaires l’an prochain en hausse de 7,1%, qui s’accompagnerait d’un résultat opérationnel courant en amélioration de 72%.
Selon le consensus Factset, le ratio cours sur bénéfice passerait de 23,4 pour l’exercice en cours à 14,4 pour 2026.
La capitalisation de Jacquet Metals (377 millions d’euros) représente un peu moins de 0,6 fois les fonds propres (650 millions).
En Bourse, le titre vient de céder 15% en six mois. Il gagne 9% en un an, et sensiblement autant sur trois ans.
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