Dassault Aviation: vers un méga contrat de Rafale avec l’Ukraine
L’Ukraine pourrait se doter d’une centaine d’exemplaires de l’avion de chasse français. Les investisseurs saluent la perspective d’un nouveau méga-contrat pour Dassault Aviation, dont la branche militaire offre déjà une forte visibilité. L’action de l’avionneur peut encore être mise en portefeuille au cours actuel.

Lors de sa visite en France, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a annoncé son intention de doter l’Ukraine de 100 Rafale au standard F4 d’ici 2035, ce qui serait la plus importante vente de l’avion de chasse français à un pays étranger.
Toutefois, il ne s’agit pas d’une commande en bonne et due forme à ce stade, et à la capacité de Kiev à financer un tel contrat, estimé entre 10 et 20 milliards d’euros suivant les équipements fournis, reste un gros point d’interrogation alors que les finances de l’Ukraine sont exsangues. Le recours à des mécanismes européens de prêts sera sans doute nécessaire.
En tout cas, la perspective d’une méga-vente de Rafale à un pays en guerre profite à l’action Dassault Aviation, qui grimpe de près de 7% en une semaine.
Le constructeur bénéfice d’un modèle “dual”, équilibré entre aviation civile et aviation militaire, pour lisser les aléas du cycle aéronautique. En ce moment c’est clairement, l’activité militaire qui a le vent en poupe.
Début octobre, Dassault Aviation a franchi le cap des 300 Rafale produits. En mettant de côté l’annonce ukrainienne, quelque 533 Rafale ont fait l’objet d’une commande ferme par la France et huit pays clients. Donc, 233 exemplaires restent à livrer, avec des cadences de production qui sont prévues pour augmenter jusqu’à 4 appareils par mois.
Le carnet de commandes défense représentait 43,6 milliards d’euros au 30 juin, soit 90% du carnet de commandes total. Le carnet de commandes civil ne s’élevait qu’à 4,6 milliards, constitué notamment de 75 Falcon, contre 79 fin 2024.
Le marché de l’aviation d’affaires tourne au ralenti, notamment aux Etats-Unis, premier débouché pour les “bizjets”. L’impact des tarifs douaniers, le lancement du nouveau Falcon 10X et les tensions sur la chaîne des fournisseurs alimentent l’attentisme des acheteurs.
Carnet de commandes épais
En Bourse, Dassault Aviation a profité de l’envolée des actions liées au secteur de la défense. Le titre gagne 49% depuis le 1er janvier dernier et 103% en trois ans.
La valeur demeure valorisée sans excès. La somme de la trésorerie nette de 9,5 milliards d’euros à mi-juin – constituée en grande partie d’acomptes clients -, et la valeur de la participation de 26% dans Thales (soit 13 milliards) couvrent quasiment la capitalisation du groupe contrôlé par la famille Dassault.
Les analystes tablent pour 2025 sur un chiffre d’affaires de 6,8 milliards d’euros, en hausse de 9% sur un an, et sur un résultat opérationnel en amélioration de 15% à 597 millions.
De son côté, le résultat net est attendu à 970 millions d’euros, en progrès de 5% sur un an.
Sur la base de cette dernière estimation, le ratio cours sur bénéfice ressort à 24 fois. Ce n’est pas extravagant dans l’univers de la défense en Europe. Dassault Aviation offre une forte visibilité sur ses revenus futurs, avec un carnet de commandes représentant plus de six années de chiffre d’affaires.
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Olivier Dauzat