Hermès : pour miser sur une reprise progressive du luxe
La maison de la rue du Faubourg Saint-Honoré a mieux traversé le trou d’air dans son secteur que la plupart de ses concurrents et devrait bénéficier d’un contexte plus favorable. Son positionnement sur le très haut de gamme la rend moins vulnérable aux caprices du marché, et justifie une valorisation élevée.

Depuis quelques semaines, les signaux en provenance du secteur du luxe semblent redevenus plus favorables après le trou d’air ayant suivi l’euphorie de l’après-covid. Le numéro un mondial du secteur, LVMH, a renoué avec une croissance organique positive de ses ventes au troisième trimestre, tout comme Burberry qui partait de plus bas. Le géant suisse Richemont a même créé la surprise en affichant une croissance insolente de 14% au deuxième trimestre de son exercice 2025/2026, traduisant un regain de dynamisme aux Etats-Unis et en Chine. De son côté, Hermès a fait mieux que résister pendant la période difficile. La croissance organique de son chiffre d’affaires atteignait encore 8% sur le premier semestre 2025 et elle a accéléré au troisième trimestre pour repasser à deux chiffres grâce à une belle dynamique au Japon (+15%), sur la zone Amérique (+13%) et en Europe hors France (+12%). La tendance a été moins soutenue mais tout de même rassurante en Asie (+4%). Le groupe est surtout porté par sa division maroquinerie (+13%) alors que les parfums et l’horlogerie ont connu un coup de frein.
11 milliards de cash au bilan
Si Hermès résiste aussi bien, c’est grâce à son positionnement très haut de gamme, lié à un modèle artisanal qui peine à satisfaire la demande d’une clientèle fortunée et peu sensible aux changements de conjoncture. Le groupe a ouvert une vingt-quatrième maroquinerie en septembre, à L’Isle-d’Espagnac, en Charente et a prévu trois nouvelles unités sur les trois prochaines années. En raison des effets de changes défavorables, le bénéfice pourrait légèrement refluer cette année dans la zone des 4,5 milliards d’euros avant de rebondir de plus de 10% l’an prochain d’après le consensus Factset. Outre une rentabilité très élevée (marge opérationnelle proche de 42%), le modèle économique d’Hermès génère beaucoup de cash, ce qui se traduit par une trésorerie nette pléthorique de 10,7 milliards d’euros à fin juin malgré les distribution ordinaires et exceptionnelles de 2,7 milliards du premier semestre. Tous ces atouts justifient une valorisation élevée. La valeur d’entreprise représente 29 fois l’excédent brut d’exploitation attendu cette année mais le multiple retombe déjà à 22 fois en 2028.
Notre conseil : achetez Hermès à 2.050 euros pour viser 2.400 euros à un horizon de 18 mois. Codes : FR0000052292 et RMS.