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Elior: un redressement bien engagé

Le groupe de restauration collective et de services repris en main par Daniel Derichebourg améliore très fortement sa rentabilité et renoue avec le versement d’un dividende. La “recovery” d’Elior est loin d’avoir porté tous ses fruits. Valorisé sans excès, le titre garde du potentiel.  

Elior Pixabay.com
Elior Pixabay.com

 

Devenu en 2023 le principal actionnaire d’Elior – avec 48,3% du capital – en échange de l’apport de sa filiale Derichebourg Multiservices, le groupe Derichebourg est en passe de réussir son pari. Fragilisé par la crise du Covid et des déceptions à répétition, le spécialiste de la restauration collective et des services (nettoyage, accueil, entretien des espaces verts, maintenance multi-technique, sécurité, etc.) retrouve le chemin de la croissance et de la rentabilité.  

Son chiffre d’affaires de l’exercice 2024/2025 (clos le 30 septembre dernier) s’est établi à 6,15 milliards d’euros, en hausse de 1,6% et de 1,3% à données comparables.  

La croissance organique est ressortie à 2% en restauration collective (la branche la plus importante qui représentant 72% du chiffre d’affaires global), portée par une dynamique solide aux Etats-Unis et dans la péninsule ibérique. Elle a été négative dans les multiservices (-0,3%), du fait d’une moindre demande des prestations d’intérim en France, plus marquée au second semestre. La branche a toutefois bénéficié de l’acquisition en octobre 2024 de 2 sociétés sur le marché de la propreté en Espagne.  

La rentabilité s’améliore nettement, avec un résultat opérationnel ajusté en hausse de 21% à 202 millions d’euros. La marge opérationnelle ajustée a gagné 100 points de base en restauration collective à 4%, grâce aux révisions tarifaires, à la priorité donnée aux contrats les plus rentables et à l’optimisation de l’efficacité opérationnelle.  

Le résultat net part du groupe est repassé nettement dans le vert à 88 millions d’euros, contre une perte de 41 millions en 2023/2024. Elior a bénéficié d’une forte diminution de ses charges opérationnelles non courantes et de l’activation de déficits reportables à hauteur de 39 millions d’euros aux Etats-Unis et en France.   

Enfin Le flux de trésorerie disponible de l’exercice a progressé de 6% à 228 millions d’euros, si bien que l’endettement net s’est réduit de 11,3% à 1,12 milliard d’euros et ne représente plus que 3,3 fois l’Ebitda au 30 septembre 2025, contre 3,8 fois un an auparavant.  

Poursuite du désendettement

En signe de confiance, Elior proposera un dividende de 4 centimes par action, qui sera détaché le 17 février pour une mise en paiement le 19 février.  

Pour l’exercice en cours, l’équipe dirigeante vise une croissance organique du chiffre d’affaires comprise entre 3% et 4%, une marge opérationnelle ajustée entre 3,5% et 3,7% et la poursuite du désendettement, avec un levier (ratio dette nette sur Ebitda) d’environ 3 fois au 30 septembre 2026.  

Elior continuera d’axer sa stratégie sur la sélectivité des contrats – en s’appuyant notamment sur le rebond de l’énergie et de l’aéronautique -, couplée à des acquisitions ciblées. En octobre dernier, le groupe a pris une participation de 70% dans Health Food & Beverage Group, une entreprise basée à Hong Kong qui lui permet une avancée stratégique majeure en Asie.  

En Bourse, le titre Elior 10% gagne depuis le début de l’année. A un peu plus de 3 euros, il reste très loin de son sommet sur cinq ans, à 7,7 euros en mars 2021.  

Le cours représente 6,8 fois le bénéfice net par action de l’exercice achevé fin septembre, qui est ressorti à 0,44 euro.  

Le multiple valeur d’entreprise sur résultat opérationnel de l’exercice en cours se situe à 8,6 fois, proche de celui de Sodexo, mais faisant ressortir une décote de 40% sur sa moyenne depuis 2016.  

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Olivier Dauzat

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