Airbus : profitez du trou d’air !
L’action de l’avionneur accuse le coup après la révélation de deux incidents techniques dont les conséquences paraissent toutefois limitées. L’objectif de livraisons de 820 appareils pour cette année devient difficile à atteindre mais pas impossible et la visibilité offerte par le carnet de commandes reste exceptionnelle.

En l’espace de quelques jours, Airbus a donné des sueurs froides à ses actionnaires. Le week-end dernier, plus de 6.000 appareils de la gamme A320 d’Airbus ont été momentanément immobilisés en raison d’une mise à jour urgente d’un logiciel à la suite d’un incident survenu quelques semaines plus tôt. Un avion avait dû atterrir précipitamment causant quelques blessures à des passagers. L’origine de l’incident s’expliquerait par les éruptions solaires ayant touché un calculateur critique et fragilisé les commandes de vol. Par précaution, Airbus a préféré effectuer une mise à jour du logiciel concerné et, pour les modèles les plus anciens, procéder à quelques modifications matérielles. Heureusement, tout est rapidement rentré dans l’ordre. Les analystes estiment que le coût de ce rappel devrait être peu significatif, de l’ordre de quelques dizaines de millions d’euros, ce qui est faible à l’échelle du groupe, dont le bénéfice est attendu à plus de 5 milliards cette année. Mais lundi, Airbus a aussi confirmé avoir identifié un problème relatif à un « nombre limité » de panneaux de fuselage sur son modèle A320. Au total, 628 appareils pourraient être concernés par ce problème mais pas de façon certaine et la plupart se trouvent encore dans les chaînes d’assemblage du groupe.
Une visibilité exceptionnelle
Là aussi, les conséquences semblent maitrisées mais il est possible que la vérification des fuselages perturbe le rythme de livraisons du mois de décembre qui est le plus important de l’année. Rappelons que l’avionneur avait prévu de livrer 820 appareils en 2025, ce qui implique des livraisons record de 165 appareils en décembre. L’objectif devient plus difficile à atteindre mais pas impossible. Un décalage de quelques semaines n’aurait en outre rien de catastrophique même s’il se traduirait par une situation de trésorerie moins favorable au 31 décembre. Sur un plan plus fondamental, l’avionneur a publié des résultats très solides au troisième trimestre (chiffre d’affaires en progression de 14% et résultat opérationnel en hausse de 38%). Avec 10 années de chiffre d’affaires en carnet de commandes, le groupe jouit d’une visibilité exceptionnelle. Le principal défi consistera à respecter le calendrier de livraison malgré des contraintes persistantes au niveau de la chaîne d’approvisionnement (manque de moteurs). Le titre capitalise encore près de 29 fois les profits estimés pour 2025, mais le multiple retombe à moins de 20 fois à l’horizon 2027, sachant que les bénéfices devraient progresser de plus de 13% par an sur les cinq prochaines années.
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