S'abonner

Logo decisionbourse.fr

Se connecter

Vivendi : pas d’OPA pour le moment, mais une belle décote

Le holding devrait pouvoir échapper à une OPA contrainte de la part de son premier actionnaire, le groupe Bolloré, détenteur de 29,9% du capital. Si l’intérêt spéculatif diminue, la décote de plus de 40% par rapport à l’actif net réévalué rend le dossier encore attractif dans une optique à moyen terme.

Comme le laissaient présager les rumeurs, la Cour de cassation a décidé de désavouer la Cour d’appel qui avait établi que Bolloré exerce un contrôle de fait sur Vivendi malgré sa participation inférieure à 30%. Le dossier n’est pas totalement clos étant donné qu’il a fait l’objet d’un renvoi auprès de la Cour d’appel. L’occasion pour les actionnaires minoritaires de Vivendi (notamment le fonds d’investissement CIAM) de peaufiner leur défense pour tenter d’obtenir une OPA. Mais la probabilité d’une telle opération diminue après le verdict de la Cour de cassation. Ces annonces ont fait plonger l’action Vivendi, jusqu’ici soutenue par la perspective d’une possible OPA contrainte de Bolloré. Le prix de l’OPA aurait été de toute façon été particulièrement délicat à déterminer dans la mesure où Vivendi a scindé ses principales activités de médias et de publicité en décembre dernier. Canal+ est côté à Londres, Havas à Amsterdam et Louis Hachette à Paris. Aujourd’hui, Vivendi se résume à une participation de 100% dans l’éditeur de jeux vidéos, Gameloft, et à des participations minoritaires dans le label de musique UMG (9,93% du capital pour 4 milliards euros), Banijay Group (19,1% pour 700 millions d’euros), MFE (19,7% pour 275 millions) et Prisa (11,8% pour 60 millions).

Un portefeuille de participations minoritaires

A la fin du premier semestre, la valeur du portefeuille s’élevait à 7 milliards d’euros face à une dette de 1,8 milliard. Depuis, Vivendi a cédé ses titres Lagardère et Telecom Italia et la valeur de l’action UMG a baissé de près de 12% par crainte que Bolloré ne soit contraint de vendre sa propre participation de 18% dans le label (indépendante de celle de 9,9% détenue par Vivendi) pour financer un éventuel rachat de la totalité de Vivendi. La valeur d’actif net réévalué devrait aujourd’hui évoluer autour de 4,7 milliards d’euros, ce qui ferait ressortir une décote boursière proche de 50% par rapport à des actifs susceptibles de se revaloriser, notamment UMG, le principal d’entre eux. La plupart de ces actifs n’ont pas de caractère stratégique pour Vivendi ni pour son actionnaire Bolloré et peuvent donc être revendus, le produit de cession pouvant servir à une grosse acquisition ou à une distribution aux actionnaires.

Notre conseil : achetez Vivendi à 2,30 euros pour viser 2,9 euros à un horizon de 18 mois. Codes : FR0000127771 et VIV.

// ADS SECTION