Sanofi : faible valorisation et rendement élevé
Fragilisée par la politique commerciale et sanitaire américaine, ainsi que par la faiblesse des relais de croissance, l’action du laboratoire français a nettement sous-performé les indices en 2025. La valorisation intègre déjà beaucoup de mauvaises nouvelles et le rendement de 5% procuré par le dividende parait pérenne.

Année difficile pour les actionnaires de Sanofi ! L’action du Laboratoire s’apprête à terminer le millésime 2025 sur une baisse de plus de 10% après avoir rencontré de multiples vents contraires tant sur le plan opérationnel que sur le plan politique. Le groupe a d’abord subit la politique commerciale et sanitaire de l’administration Trump aux Etats-Unis. En septembre dernier, les Etats-Unis ont menacé de taxer à 100% les médicaments sous brevets importés à moins que les fabricants concernés s’engagent à construire une usine aux Etats-Unis. Même si Sanofi est déjà présent localement, cette menace à réduit la visibilité sur le dossier. Et il y a quelques jours, le Comité consultatif remanié par le ministre de la Santé vaccinosceptique Robert Kennedy Jr, a décidé de cesser de recommander le vaccin contre l’hépatite B à l’ensemble des nouveau-nés américains contre l’avis de nombreux soignants. Il ne s’agit que d’une recommandation, mais là aussi, le message est négatif pour les fabricants de vaccin dont fait partie Sanofi. Au niveau de l’activité, Sanofi a annoncé en septembre des résultats de phase III jugés décevants pour son anticorps monoclonal amlitelimab. Bien qu’efficace, le médicament s’est montré moins performant qu’attendu, notamment par rapport au produit vedette du groupe, le Dupixent, dont le brevet expirera le 27 octobre 2029.
Un pipeline de 94 projets
Les marchés s’inquiètent en effet de la dépendance de Sanofi à ce blockbuster qui a généré un chiffre d’affaires de 11,4 milliards d’euros sur les 9 premiers mois de 2025, en progression de 22,7% sur un an et qui représente à lui seul un tiers des ventes du groupe. Tout n’est cependant pas noir dans le dossier Sanofi. A l’image de l’accord conclu entre Pfizer et l’administration américaine pour éviter les droits de douane, d’autres accords similaires devraient se mettre en place pour aboutir à un impact gérable pour les laboratoires exportant aux Etats-Unis. Au niveau du pipeline, outre le succès mitigé du traitement amlitelimab, le groupe a obtenu deux autorisations réglementaires sur le traitement Wayrilz, aux Etats-Unis pour la thrombocytopénie immunitaire (une maladie rare) et sur Tzield, en Chine, pour retarder l’apparition du stade 3 du diabète de type 1. Le pipeline compte 94 projets dans l’immunologie, les maladies rares, la neurologie, l’oncologie ainsi que dans les vaccins. Ils peuvent donner lieu à 44 nouveaux médicaments et vaccins potentiels.
En attendant, la direction a confirmé pour 2025 la perspective d’une progression à deux chiffes du bénéfice par action. Si bien que Sanofi ne vaut moins de 11 fois les profits attendus avec une valeur d’entreprise de 8 fois l’excédent brut d’exploitation, très inférieure à celle de concurrents comme AstraZeneca (15 fois), Roche (11,5 fois) ou Novartis (21 fois). Comme c’est le cas depuis 30 ans, le dividende devrait continuer de progresser l’an prochain pour hisser le rendement du titre à 5%.
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