Elis : vers des résultats de bonne facture
Peu exposé aux cycles économiques et épargné par les droits de douane, le spécialiste de la location-entretien du linge plat et des vêtements professionnels a conservé une belle dynamique tout au long de l’année qui lui permet de confirmer ses objectifs. Le titre est stable sur six mois et conserve un bon potentiel de revalorisation.

Elis n’a pas trop souffert des incertitudes économiques et politiques des derniers mois. Au contraire, la croissance organique de son chiffre d’affaires a accéléré au troisième trimestre 2025 (+4,2%) grâce à une belle saison estivale pour ses activités dédiées à l’hôtellerie-restauration en France et en Europe du Sud et malgré le ralentissement constaté en Allemagne. Le groupe affiche aussi une bonne dynamique en Amérique Latine (+8,8% au troisième trimestre et +7,8% sur 9 mois) où il bénéficie d’une tendance à l’externalisation ainsi que des revalorisations tarifaires destinées à compenser l’inflation du coût de la main-d’œuvre. La direction a donc pu confirmer les objectifs financiers visant pour l’ensemble de l’exercice une croissance organique du chiffre d’affaires légèrement inférieure à 4%, et une marge d’excédent brut d’exploitation ainsi qu’une marge opérationnelle et un résultat net par action en légère progression par rapport à 2024. Sur le premier semestre 2025, Elis était parvenu à améliorer sa marge d’excédent brut d’exploitation de 0,3 point pour la hisser à 34,7% grâce à l’optimisation des processus industriels et de la logistique et à de meilleures conditions d’achat de l’énergie mais l’augmentation des amortissements liée à l’accélération des investissements sur les deux dernières années a fait refluer la marge opérationnelle de 0,2 point à 15,1%.
L’actionnaire brésilien BWA en embuscade
Le modèle économique développé par Elis est assez défensif dans la mesure où le groupe considère que près de 70% du chiffre d’affaires est peu exposé aux cycles économiques et offre de la récurrence. En outre, ses activités de services ne sont pas concernées par l’instauration des droits de douane par les Etats-Unis, où Elis n’est d’ailleurs pas présent. Il s’agit aussi d’un modèle très rentable et générateur de cash, permettant de petites acquisitions régulières dans les différentes zones géographiques opérées par le groupe. Le levier d’endettement à fin juin 2025 restait raisonnable avec une dette nette équivalente à 1,92 fois l’excédent brut d’exploitation contre 2,04 fois un an plus tôt. Au regard de ces nombreux atouts, la valorisation boursière n’a rien d’excessif. Le titre capitalise seulement 11 fois les profits attendus par le consensus en 2026 et la valeur d’entreprise ne représente que 5,5 fois l’excédent brut d’exploitation. Enfin le dossier pourrait comporter une dimension spéculative en cas de montée au capital de l’un de ses deux principaux actionnaires, le brésilien BWA (15,07% du capital et 17,6% des droits de vote) qui a récemment lancé une OPA sur Verallia et le fonds de pension canadien (11,88% du capital et 19,7% des droits de vote).
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