Viridien : pour jouer le désendettement
Le spécialiste des services et du matériel géophysique pour l’industrie pétrolière devrait progressivement réduire sa dette grâce à une génération de cash de plus en plus solide. La baisse des frais financiers attendue devrait favoriser un net rebond des résultats à moyen terme et rendre la valorisation encore plus attractive.

L’année 2025 a marqué un tournant majeur pour Viridien. La société spécialisée dans la fourniture de services (data, études sismiques…) et de matériel pour une meilleure compréhension du sol et du milieu sous-marin s’est en effet libérée de ses obligations contractuelles vis-à-vis du groupe Shearwater, auquel elle avait vendu ses 5 navires de géophysiques en échange d’une obligation d’utilisation de cette flotte pour cinq ans. Cela se traduit par la fin des indemnités de non-utilisation et une baisse automatique des charges. Au niveau de l’activité, Viridien propose des solutions à forte valeur ajoutée pour l’exploration et la production pétrolière, qui en font un partenaire stratégique, moins exposé aux fluctuations des prix du baril. Le groupe continue de bénéficier des investissements des grandes compagnies pétrolières, notamment sur le marché offshore au large du Brésil et dans le golfe du Mexique, ainsi qu’au Moyen-Orient. Sur les neuf premiers mois de 2025, le chiffre d’affaires aux normes IFRS a légèrement progressé de 2% pour atteindre 785 millions de dollars (les comptes sont libellés en dollars comme ceux de TotalEnergies et de la plupart des acteurs pétroliers), mais le résultat d’exploitation a augmenté beaucoup plus vite (+57%) pour se hisser à 149 millions.
Baisse en vue du coût de la dette
En raison de l’endettement toujours élevé, le coût de la dette (79 millions de dollars) a absorbé une bonne partie de ce résultat, si bien que le bénéfice des activités poursuivies s’est limité à 17 millions d’euros, bien qu’en hausse de 145% sur un an. L’élément le plus marquant concerne la génération de cash-flow net de 62 millions de dollars à fin septembre, permise par une stricte discipline des investissements et l’amélioration des résultats. Sur l’ensemble de l’exercice les flux de trésorerie devraient atteindre 100 millions de dollars, ce qui va permettre de réduire la dette dont le montant atteignait 977 millions de dollars à fin septembre. Parallèlement, Viridien a obtenu deux prêts de Bpifrance de 10 millions d’euros à un taux attractif de 4,6%, soit la moitié du coût de la dette actuel. Le rachat d’une partie des obligations anciennes pour 48 millions de dollars va par ailleurs favoriser une économie annuelle d’intérêt de 4,5millions de dollars. Le niveau de la dette et des résultats devrait donc s’améliorer significativement à partir de 2026, surtout si la société parvient à accélérer le remboursement des créances en retard de paiement de la compagnie pétrolière nationale mexicaine Pemex. Le titre capitalise 9 fois les profits estimés pour 2026 et moins de 8 fois ceux espérés pour 2027. La décote boursière de 30% sur les fonds propres devrait progressivement diminuer avec le désendettement.
Notre conseil : achetez Viridien à 86 euros pour viser 99 euros à un horizon de 18 mois. Codes : FR001400PVN6 et VIRI.