Vinci : une visibilité à prix raisonnable
Malgré des résultats semestriels meilleurs que prévu et un rebond encourageant de l’activité sur deux de ses trois métiers, le titre de ce leader mondial du BTP et des concessions est sous pression depuis quelques jours en raison de perspectives toujours sombres du trafic aérien. La défiance sur l’action nous semble excessive.

Déjà intégré de longue date au portefeuille d’actions françaises de la lettre de la bourse avec un prix de revient de 46,40 euros, le titre Vinci n’a pas été épargné lors des prises de bénéfices observées sur l’indice CAC 40 revenant à moins de 72 euros en début de semaine. Des niveaux de cours que nous considérons comme décotés et qui offrent une opportunité de revenir à l’achat sur ce très beau dossier que nous apprécions pour ses propriétés défensives. Justement, ces dernières n’ont été mises à rude épreuve pendant la période de confinement avec l’arrêt des chantiers de BTP en France et surtout la chute de la fréquentation des concessions autoroutières situées dans l’hexagone et des 45 plateformes aéroportuaires internationales avec l’immobilisation des avions et la fermeture des frontières. Sans surprise et le groupe l’avait annoncé, les comptes du premier semestre portent les stigmates de cette crise sanitaire avec un effondrement du résultat opérationnel d’activité à 267 millions (un peu mieux qu’estimé par le consensus à 193 millions) contre 2,29 milliards un an auparavant et une perte nette de 294 millions à partir d’un chiffre d’affaires en décroissance de 15% à 18,5 milliards. Une fois n’est pas coutume, ce sont les métiers les plus cycliques du BTP qui ont le mieux résisté avec un recul de 11% des facturations alors que les recettes des concessions ont chuté de 32% conduisant les plateformes aéroportuaires à une perte opérationnelle de 127 millions.
Quasi retour à la normale dans le BTP et sur les autoroutes
Le plus encourageant est de constater la vitesse de la reprise de l’activité dans deux des trois métiers de Vinci : dans le BTP, même si les marges risquent de souffrir des coûts des mesures sanitaires, et les concessions autoroutières, les volumes sont presque revenus au niveau d’avant crise. Il n’y a que sur les aéroports où le redressement sera plus long puisque la direction d’ADP ne pronostique pas de retour à la normale avant la période 2024-2027. Le scénario apparaît bien sombre surtout si un vaccin venait à être commercialisé. En tous les cas, même dans une hypothèse encore déprimée l’année prochaine, la branche devrait retrouver l’équilibre opérationnel. En attendant, le groupe a continué malgré la crise à engranger les contrats dans le BTP, lui permettant de disposer à fin juin d’un carnet de commandes record de 42,9 milliards correspondant à une année de chiffre d’affaires dans les métiers de la construction. Pas d’inquiétudes non plus sur la visibilité des autoroutes. Les perspectives pour 2021 et 2022 sont valorisées à 14,1 et 12 fois, ce qui n’est pas cher au regard d’un rendement prévisionnel supérieur à 4% dans un environnement de taux nuls, voire négatifs.
Notre conseil : achetez Vinci à 73 euros (code : FR0000125486) pour viser un objectif de cours 90 euros.
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