La Française de l’Energie : un producteur d’énergie très rentable et peu valorisé
Le producteur d’énergies pâtit depuis deux ans de la normalisation des prix de l’électricité mais il conserve un profil de croissance attractif grâce à ses investissements de capacités, devant lui permettre de réaliser 175 millions d’euros de chiffre d’affaires à l’horizon 2030.

Être actionnaire de la Française de l’Energie (FDE) n’aura pas été de tout repos ces quatre dernières années. Si l’action de ce producteur de gaz et d’électricité (et dans une moindre mesure d’hydrogène) a vu son cours tripler entre la fin de 2021 et l’été 2022 grâce à la flambée des cours mondiaux de l’énergie provoquée par la guerre en Ukraine, elle a depuis reperdu la moitié de sa valeur malgré une belle remontée depuis le début de cette année. L’heure est en effet à la normalisation des prix de l’énergie, dont les évolutions se retrouvent directement dans le chiffre d’affaires et les résultats du groupe. Après avoir baissé de 20% sur l’exercice 2023/2024, le chiffre d’affaires a de nouveau reculé de 21,1% sur les 9 premiers mois de l’exercice 2024/2025 pour retomber à 20,9 millions d’euros. Malgré ces écarts significatifs d’une année sur l’autre, le modèle économique reste très rentable puisque la marge opérationnelle du premier semestre de l’exercice 2024/2025 atteignait encore 37% et la marge nette 15% (contre il est vrai 52% et 36% un an plus tôt) alors que les prix de l’électricité ont chuté dans le même temps de plus de 60%. Cette résilience s’explique par le modèle intégré développé par le groupe, associant production d’énergie, capture et valorisation de CO2 et solutions énergétiques sur mesure. Il repose sur la production d’énergie bas carbone issue des sites de production basés en France, en Belgique, en Bosnie et en Norvège, une partie de l’électricité étant issue de la récupération de gaz de mine.
Gros relais de croissance en Norvège
La direction table sur des résultats « solides » pour l’ensemble de l’exercice après une chute de 71% du bénéfice sur le premier semestre et confirme les objectifs à long terme visant un excédent brut d’exploitation supérieur à 85 millions d’euros à l’horizon 2030 pour un chiffre d’affaires de plus de 175 millions. Elle s’appuie notamment sur le développement soutenu des opérations en Norvège où plusieurs chantiers de centrales photovoltaïques ont été engagés et où la société a fait l’acquisition d’Alltec, un spécialiste de solutions d’ingénierie et d’approvisionnement doté d’une expertise reconnue dans le biogaz, l’hydrogène et l’ammoniac. Les investissements en Norvège pourraient ainsi apporter une contribution de plus de 80 millions de chiffre d’affaires et de 40 millions d’excédent brut d’exploitation en 2030. Ces investissements ne pèsent pas trop sur la structure du bilan qui reste sous contrôle. A fin décembre 2024, l’endettement net restait contenu à 55% du montant des fonds propres. Le consensus regroupé par Factset table sur une baisse de 17% du bénéfice cette année à 8 millions d’euros avant un net rebond à plus de 13 millions en 2026 puis 20 millions en 2027. Des prévisions valorisées respectivement 18,7 fois, 11,2 fois et 7 fois sur la base des cours actuels.
Notre conseil : achetez Française de l’Energie à 27,50 euros pour viser 35 euros à un horizon de 18 mois. Codes : FR0013030152 et FDE.