Laurent Perrier : des fondamentaux préservés pendant la crise
Le groupe de maisons de champagne a logiquement souffert de la baisse des ventes mondiales sur son exercice 2024/2025 mais il conserve une rentabilité élevée et une structure financière robuste en attendant la reprise. La valorisation reste raisonnable.

Pas de miracle pour Laurent Perrier ! Le groupe de maisons de champagne, propriétaire des marques Laurent Perrier, Salon, Delamotte et Champagne de Castellane, n’a pas échappé au ralentissement de son marché qui s’est traduit par une baisse des expéditions en volume de 5,8% entre le 1er avril 2024 et le 31 mars 2025. Son chiffre d’affaires de l’exercice clos à fin mars a suivi la même tendance en reculant de 5,8% pour retomber à 294,4 millions d’euros. Une performance honorable alors que l’exercice 2023/2024 avait marqué un record en termes de ventes et de résultats. L’inflation et la pression sur le pouvoir d’achat dans de nombreuses régions du monde, ainsi que les surstocks constitués ont temporairement fragilisé le marché. Dans ce contexte, Laurent Perrier a décidé de maintenir des investissements élevés pour soutenir ses marques, ce qui explique la baisse plus importante du résultat opérationnel (-21,8% à74,4 millions) qui fait tout de même encore ressortir une marge élevée de 26,3%, bien qu’en repli de 5 points. Même constat au niveau de la marge nette qui glisse de 4,2 points mais atteint encore 16,1%.
Un endettement faible pour le secteur
L’exercice 2025/2026 s’annonce une nouvelle fois délicat en raison d’une demande bridée par les incertitudes et des droits de douane qui pourraient freiner les exportations vers les Etats-Unis. La direction entend néanmoins poursuivre sa stratégie de valeur permettant de défendre les prix et de conserver des marges élevées malgré un marché en ralentissement. Un rebond des résultats parait à ce stade difficile à envisager et l’hypothèse d’une consolidation du bénéfice sur les niveaux du dernier exercice parait la plus probable. Cette situation semble largement intégrée dans la valorisation puisque l’action Laurent Perrier capitalise seulement 12 fois les profits affichés au 31 mars dernier, ce qui reste modéré au regard du niveau de marge nette et de la robustesse du bilan. Sur une activité très capitalistique liée à l’importance des stocks, l’endettement net ne représente que 35% des fonds propres. La décote boursière de 7% sur les fonds propres n’est d’ailleurs pas justifiée.
Notre conseil : achetez Laurent Perrier à 93 euros pour viser 115 euros à un horizon de 18 mois. Codes : FR0006864484 et LPE.