Pierre & Vacances : des fondamentaux assainis et une dimension spéculative
L’exploitant de résidences touristiques continue de récolter les fruits de son repositionnement qui l’a ramené sur le chemin des profits l’an dernier. Désendetté, le groupe a entamé une revue de ses options stratégiques pouvant déboucher sur une évolution de son tour de table.

Le 18 juin dernier, le groupe Pierre & Vacances a surpris la communauté financière en annonçant avoir engagé une revue des options stratégiques en vue d’explorer « l’éventail des opportunités afin de valoriser pleinement le potentiel du groupe ». Rien d’autre n’a filtré depuis et plusieurs scénarios restent possibles. Il pourrait s’agir de la cession d’une des activités, comme les résidences urbaines Adagio, co-détenues avec Accor, mais aussi d’un changement plus vaste pouvant modifier en profondeur la structure capitalistique. Rappelons en effet qu’à l’occasion de la recapitalisation du groupe, plusieurs fonds sont entrés dans le tour de table, en particulier Fidera et Alcentra qui détiennent 50% du capital, ainsi que Altream, le spécialiste de la gestion d’actifs dans l’immobilier touristique (9%). La sortie d’un de ces fonds ou de l’ensemble pourrait donner lieu à une OPA si l’acquéreur franchi le seuil de 30% du capital. Les analystes ont fait leurs calculs et estiment que le groupe pourrait être valorisé à plus d’un milliard d’euros dans une telle hypothèse, soit plus de 2 euros par action.
Une montée en gamme payante
Si cette réflexion a lieu, c’est parce que Pierre & Vacances a renoué l’an dernier avec les bénéfices pour la première fois depuis dix ans et que son bilan a été restructuré avec l’aide des banques. La stratégie de montée en gamme, orientée vers le tourisme de proximité et porteur de sens, a pleinement porté ses fruits et le groupe est désormais complètement désendetté. À la fin du dernier exercice, il disposait même d’une situation de trésorerie nette positive de plus de 40 millions d’euros. En attendant de connaitre la conclusion de la revue des options stratégiques, l’activité continue de bien se porter. Le chiffre d’affaires des neuf premiers mois de l’exercice clos fin septembre prochain a progressé de 3% pour atteindre 1,23 milliard d’euros, porté par le rebond des résidences Adagio et la bonne tenue des résidences pierre & Vacances ainsi que des centres Center Parcs qui contribuent à l’essentiel des résultats grâce à une augmentation des prix moyens de vente (176,4 euros par nuit pour un hébergement contre 119,6 euros pour Pierre & Vacance et 108,7 euros pour Adagio). A fin juillet, les réservations laissaient présager un chiffre d’affaires hébergement été supérieur à celui de 2024. La direction a ainsi confirmé l’objectif annuel d’un excédent brut d’exploitation supérieur à 180 millions d’euros contre 163 millions l’an passé. Sur la base des estimations de bénéfices du consensus regroupé par Factset (48 millions d’euros pour cette année et 65 millions pour 2026), les multiples de valorisation apparaissent raisonnables à respectivement 16,5 fois et 12,5 fois les profits. Et ils n’intègrent pas du tout la dimension spéculative en cas de changement de contrôle.
Notre conseil : achetez Pierre & Vacances à 1,65 euro pour viser 2 euros à un horizon de 18 mois. Codes : FR0000073041 et VAC.